24hautrot_25_03_28 | QUESTIONS DE CONFIANCE

24H LE MAG

ÉDITORIAL

QUESTIONS DE CONFIANCE

FABIEN CAILLER

’est un maître-mot à tous les étages du processus hippique. La con ance doit régner partout, de l’éleveur choisissant un étalon pour sa jument au parieur engageant un pari sur une course, en passant bien sûr par le professionnel envers l’institution gérant l’organisation des courses, par les sociétés-mères à l’égard du PMU, par l’État au sujet de toutes les composantes des courses hippiques, par le lecteur ou l'auditeur quand il s’agit d’information. La con ance doit être partout comme un ciment entre les différentes parties et doit constituer un fondement majeur du bon fonctionnement de toute la chaîne de décision menant à générer un partant dans une course. Malheureusement, les ssures dans le mur de la con ance se multiplient ces dernières semaines. Le courrier (légitime) envoyé par les deux Vice-Présidents de la SETF à l’attention du Président du Conseil d’Administration du PMU Richard Viel (voir notre édition d’hier à ce sujet) est le dernier épisode en date d’un feuilleton qui commence à durer. Jusqu’à quand ? Le jeudi 10 avril, jour de l’Assemblée Générale du PMU, est logiquement dans toutes les têtes. Néanmoins, quoi qu’il en découle, il semble urgent de recréer une atmosphère globale de con ance. Alors certes, cela ne se décrète pas, cela s’acquiert. Mais la nécessité est telle que l’objectif semble primordial. Car si un climat de con ance n’annonce pas forcément un beau temps retrouvé, il chasse tout de même un certain nombre de nuages qui ont tendance à s’accumuler. À l’heure d’analyser les raisons du décrochage actuel du niveau d’activité des paris hippiques, on néglige en effet trop souvent le degré de con ance nécessaire pour les tur stes a n d’engager des paris avec sérénité, condition sine qua non du début de plaisir. Or, les baisses de cotes spectaculaires à quelques instants du départ sont de nature à décourager même les plus enthousiastes. Comme le fait de voir trop souvent des arrivées modi ées en direct avant d’être rétablies en commission d’appel, le cas de Charles Op à Amiens étant un malheureux exemple à ne plus reproduire. Il faut rétablir au plus vite cette con ance. La con ance est aussi au centre des relations entre un propriétaire et un entraîneur. Pour mieux comprendre les préoccupations du premier, une large consultation vient d’être lancée par la SETF. D’après nos informations, vous avez été déjà très nombreux à répondre, mais on ne peut que vous encourager à continuer à le faire. Comme de continuer à nous être dèle aux rendez-vous de 24h au trot et de 24h le Mag, consacré principalement cette semaine aux propriétaires, avec la grande interview de l’un d’entre eux, Jean-Yves Roullier, dont le chouchou Indy de Jyr est le premier leader du classement du GNT. Pour expliquer sa passion et son parcours, il a su nous accorder sa con ance. Merci à lui, merci à vous.

C

24H LE MAG

INTERVIEW

©P.L - Province Courses

JEAN-YVES ROULLIER FAIT RIMER ENTREPRENEUR ET TROTTEURS

Jean-Yves Rouiller

Quelques jours après la 2ème étape du GNT sur l’hippodrome de Salon-de-Provence, nous sommes allés à la rencontre de Jean-Yves Roullier, 67 ans, gérant de l’Ecurie Jyr. Cet entrepreneur dans l’âme s’est lancé depuis seize ans dans l’aventure des trotteurs. Même si ce Mayennais d’origine a souvent eu l’occasion de croiser des chevaux dans sa région sans pour autant s' y intéresser de très près, un échange lors d’un déjeuner va lui ouvrir les portes de cette "nouvelle passion".

Brillant), me racontait qu’il devait l’emmener aux ventes quelques jours plus tard. Je lui ai proposé de l’acheter immédiatement. À l’époque, nous parlions souvent de son frère utérin Nemrod du Boulay (Esterhazy) qui réalisait de bonnes performances. C’est aussi cela qui m’a décidé aussi rapidement. Sans être trop connaisseur, j’avais régulièrement l’occasion d’échanger avec des éleveurs et propriétaires, ce qui m’a permis de m’intéresser et de parfaire mon éducation hippique. Pour la petite histoire, avec mon emploi du temps assez chargé, je suis allé le voir seulement trois semaines après son achat. Lorsque je suis arrivé à l’écurie, j’ai vu un cheval qui n’était pas très beau et j’espérai que ce n’était pas lui… Et si, il avait la gourme et n’était pas au mieux de sa forme. Une fois la santé retrouvée, il nous a apporté beaucoup de satisfactions, terminant sa carrière avec quatre victoires et plus de 166.000 € de gains.

24h au trot : Vous l'originaire de Mayenne, vous avez dû, dès votre plus jeune âge, être en contact avec des personnes passionnées des chevaux ? Jean-Yves Roullier : J’avais dans mon entourage des copains qui allaient et jouaient aux courses mais pour ma part, hormis quelques tickets le jour du Prix d’Amérique, je n’étais pas plus impliqué que cela mais j’ai toujours aimé l’animal. Je me rappelle que vers 15 ou 16 ans, je me suis dit : un jour j’aurai un cheval. Mais pas spéci quement un trotteur.

� J’AVAIS DANS MON ENTOURAGE DES COPAINS QUI ALLAIENT ET JOUAIENT AUX COURSES MAIS POUR MA PART, HORMIS QUELQUES TICKETS LE JOUR DU PRIX D’AMÉRIQUE, JE N’ÉTAIS PAS PLUS IMPLIQUÉ QUE CELA (J.Y. ROULLIER) �

Comment avez-vous franchi le pas ? Je venais de construire un entrepôt pour ma société Sepal à Laval et lors d’un déjeuner avec Pascal Liboire, il m’a raconté avoir ramené, la veille, ses deux pouliches des ventes de Deauville par manque d’enchères suf santes. Instinctivement, je lui ai proposé d’en acheter une. L’histoire est partie avec l’achat de Sihame Bois Morin (Echo). À l’époque, j’étais très pris par le développement de ma société et je n’avais pas beaucoup de temps à consacrer aux chevaux.

Pourtant vous avez continué à investir ? Oui, lors d’une soirée chez Christian Lécrivain, en discutant avec Pierrick Cateline, le propriétaire de Trut du Boulay (Gai

� � �