Étoile Noire 206 Dec. 2013 | Page 5

Les cérémonies en Autunois (suite) A Monthelon Dans l’après-midi, la délégation du C.F.P. se rend à Monthelon, où, après un dépôt de gerbes au Monument aux Recueillement au Monument aux Morts Photo JSL Morts de la Commune, les participants se retrouvent devant la stèle élevée au Bois de Chantal. Au Bois de Chantal La cérémonie se déroule devant la croix érigée sur le site où ont été tués le Commandant WURSTEISEN et le Lieutenant JACQUEMIN. Elle impressionne les participants et les lycéens de l'École Militaire d’Autun. Notre fidèle correspondant, Georges MÉNAGER fait alors un exposé très apprécié sur la mort de ces deux compagnons ainsi que sur la très grave blessure Le site du combat photo CFP d’Alphonse CARNÉADO. Nous écoutons Monsieur MÉNAGER : Leur dernier combat ! Le 10 septembre 1944, au cours des combats pour la Libération d’Autun, sur la commune de Monthelon, les Allemands, en fuite, repèrent dans l’angle de la forêt de Chantal (près de la ferme de Seuil), un poste d’observation de trois « terroristes » Ce sont des Résistants venus du LOT. Ces trois hommes sont : le Commandant Charles WURSTEISEN, le Lieutenant Édouard JACQUEMIN, et le soldat Alphonse CARNÉADO, du Corps Franc POMMIÈS. Un sous-officier allemand, Fritz Von Roth, qui les a repérés, veut les anéantir ; celui-ci les approche dans leur dos et lance une grenade à manche, puis une seconde par sécurité, sur les trois C.F.P. Par une chance incroyable, voire miraculeuse, le lieutenant JACQUEMIN n’est que blessé, mais est conscient de la situation tragique où il se trouve. Alors il entend, puis distingue dans les buissons, le sousofficier allemand qui s’approche à travers les bosquets de charmille et vient constater son œuvre de mort, l’ennemi terroriste doit être hors de combat, de même que son matériel. C’est alors que le Lieutenant JACQUEMIN, au fond de l’abîme avec ses deux camarades inconscients, dans un suprême effort, rassemble son courage et abat l’Allemand de deux coups de pistolet 9mm en pleine poitrine ; l’Allemand s’écroule. Un autre soldat allemand intervient et, voyant le lieutenant français vivant, occupé à secourir son commandant, l’achève d’un ou plusieurs coups de feu (deux douilles de fusil Mauser ont été retrouvées sur les lieux de l’affrontement). Puis les Allemands quittent les lieux et poursuivent leur fuite. Peu après arrive l’agent de liaison Moïse BERNADOT qui trouve ses camarades inanimés. C’est alors qu’un second miracle s’accomplit : le soldat Alphonse CARNÉADO, 22 ans, grièvement blessé, laissé pour mort, un bras déchiqueté par la grenade, respire toujours ; il est vivant ! et bien vivant, car 50 ans après ces évènements tragiques, il témoigne toujours (1996) et encore du sacrifice de ses chefs, de ses camarades de combat, pour notre liberté. Autun le 10 septembre 1996 (ce message, rédigé M. Georges MÉNAGER, a été glissé dans une bouteille enfouie, ce jour, sous la Croix érigée sur le lieu du combat) L’hymne par les élèves du lycée militaire Les élèves du Lycée Militaire ont été très intéressés par l'exposé de M. Georges MÉNAGER, et ont interprété l’Hymne national sur les deux sites en présence du Colonel DESROCHES et du Capitaine LEFÈVRE. Le Général Guy LAGRANGE était chargé de la coordination des cérémonies. Combien serons-nous pour le 70ème anniversaire ? Personnalités remarquées : Monsieur Philippe BAUMEL, député, Monsieur Daniel BUISSON, Sous-préfet, Madame Ghislaine COLOMBO, Conseillère Générale de la Ville d'Autun. Les Anciens du C.F.P. remercient particulièrement, Monsieur Rémy REBEYROTTE, Maire d’Autun pour les marques de souvenir qu’il témoigne à nos camarades Clovis BALIX et Moïse BERNADOT et à leurs familles. Qu’il en soit cordialement remercié. M. et Mme BARNAY, M. Georges MENAGER sont remerciés pour la préservation du souvenir du passage de notre Unité dans leur commune en 1944 et pour l’accueil qu’ils nous réservent lors des cérémonies commémoratives. Nous aurons une pensée pour Mado CARNÉADO, René LAGRUE et pour Jean–Michel GOUZY, adhérents locaux, disparus récemment. Souvenons–nous. Page 5