Écho d'Acadie Janvier 2016 | Page 13

Éditorial:

La Lutte aux Changements climatiques, Même chez-nous

par Patrick de Grasse

Ainsi donc, les pays du monde sont parvenus à un accord sur la limitation des changements climatique.

Les citoyens des Provinces maritimes sont bien placés pour mesurer l'impact de la pollution et des changements climatiques. Peu importe où une industrie est installée, son impact peut se faire sentir sur l'environnement et donc sur la population.

D'ailleurs, des effets des changements climatiques, et d'une manière générale de l'influence de l'industrie sur l'environnement se remarquent déjà chez nous. L'érosion des côtes n'est pas un phénomène nouveau mais s'amplifie à cause de l'augmentation et de la puissance grandissante des tempêtes. Certaines infrastructures ne sont même plus réparées, et d'autres, tels que les ports de pêche, doivent l'être à grands frais d'année en année. Des espèces ont disparues ou sont désormais très rares: personne ne peut nier qu'il n'y a presque plus de morue. J'ai eu de la difficulté à croire mes parents lorsqu'ils m'ont racontés qu'il y avait des tortues dans la forêt quand ils étaient enfants.

Notre influence néfaste sur l'environnement est particulièrement forte chez nous.

Pourtant, la mobilisation est difficile. Il y a bien eu une opposition à l'exploitation du gaz de schiste mais peu de solutions sont trouvées à nos problèmes. Les partis politiques proposent peu d'action réelle, et les partis verts ne font jamais élire de députés.

De nombreuses initiatives sont tout de même prises en Nouvelle-Écosse et à l'Île-du-Prince-Édouard en faveur du recyclage et du compostage, alors que le recyclage n'est même pas encore possible partout au Nouveau-Brunswick. L'Île-du-Prince-Édouard a bien fait des efforts louables en faveur de l'énergie éolienne mais les autres provinces tardent à développer les énergies renouvelables. Pourtant, le potentiel éolien est bien là. Quant au transport, nous continuons à surtout nous déplacer en automobile. Combien de fois j'ai vu des gens prendre l'auto pour aller chez leur voisin? La Nouvelle-Écosse fait toutefois des efforts intéressant dans le développement du transport en commun. Il reste que, pour être à niveau avec ce qui se fait ailleurs, nous devrions déjà avoir un réseau de tramway à Halifax, Moncton et Saint-Jean, des réseaux d'autobus urbains à Bathurst, Campbellton, Caraquet et Tracadie ainsi que des autobus interurbains réguliers dans les autres régions.

Le débat entourant les changements climatiques tournent souvent autour du fait de savoir s'ils sont d'origine humaine ou non. Je crois que c'est un faux débat car les effets sont observables. Nous avons tous un aîné nous ayant raconté comment le climat était différent dans sa jeunesse. Nous avons tous remarqué des changements au cours de notre vivant. Ces changements ont été mesurés et ont des effets réels, souvent néfastes. Peu importe leur cause, il est probablement encore possible d'en inverser les effets mais surtout de s'y adapter.

Il faut accepter que nous subissons les effets des changements climatiques. Il faut accepter que nous avons besoin de nous adapter. Il faut accepter que nous pouvons faire des efforts pour réduire les effets des changements climatiques.

Un peuple avant tout côtier comme le nôtre ne peut pas se permettre de voir ses villages rongés par les tempêtes et ses ressources disparaître.

Sensibilisez vos élus à cette réalité. Demandez à ce que ce sujet face l'objet de réels débats lors les campagnes électorales, au niveau municipal, provincial ou fédéral, mais aussi que les engagements soient respectés.

Écho d'Acadie/Janvier 2016 13