Écho d'Acadie Décembre 2015 | Page 11

Au début novembre, Coop Atlantique mettait fin à ses activités.

La coopérative, fondée en 1927, était en difficultés financières depuis quelque temps et avait étudié sérieusement la question à partir de l'automne 2014. Un plan de redressement était présenté en avril dernier, comprenant entre autres la fin de l'approvisionnement des magasins. Le 25 juin, Coop Atlantique se plaçait sous la protection de la Loi sur les arrangements avec les créanciers des compagnies (LACC). La firme KPMG avait ensuite été choisie pour contrôler la coopérative.

À la même époque, Coop Atlantique annonçait la fermeture de quatre magasins et la suppression de 400 postes. Elle vendait son secteur de distribution alimentaire à Sobeys. CST Canada Co. achetait sa division énergétique. Les 1900 logements sociaux étaient achetés par une compagnie formée par des employés. La cour du Banc de la Reine permettait à la Coop de vendre sa part de 50% dans Country Ribbon, une entreprise de poulet de Terre-Neuve-et-Labrador, à l'entreprise Atlantic Poultry Incorporated, aussi basée dans cette province.

Le 17 novembre, la Coop fédérée, basée au Québec, annonce avoir acquis les actifs agricoles de Coop Atlantique. Cela comprend les usines de moulée de Moncton, de New Minas et de Truro, ainsi que la division Farm Supply and General Merchandising et, finalement, la division de commercialisation du grain. La transaction doit être approuvée par le Bureau de la concurrence mais Coop Atlantique prévoit que ce soit fait d'ici décembre.

La Coop ne disparaîtra pas totalement puisque 60 magasins indépendants restent. D'ailleurs, Coop Atlantique affirme que tous les emplois seront conservés.

Bien que cela ne soit pas directement lié, ces magasins ne sont pas tous au bout de leur peines. Par exemple, celui de Caraquet sera bientôt démoli. On se souviendra que dans cette localité, la coopérative avait récemment investi dans une expansion controversée.

Où va le mouvement coopératif?

Ces fermetures de magasins ont de quoi nous faire douter de l'avenir de la coopération en Acadie. Il reste que la Coop fédérée, une autre coopérative, conservera des actifs. Du côté des finances, le nombre de Caisses populaires acadiennes continue à baisser. Camille Thériault a annoncé, à la fin octobre, vouloir faire du projet de caisse unique son dernier grand chantier.

Ce n'est donc pas tant la coopération qui disparaît mais, dans plusieurs cas, le contrôle local.

L'ancienne coopérative de Caraquet. Photo: Patrick de Grasse.

Coop Atlantique:

Chronique d'une fin annoncée

Écho d'Acadie/Décembre 2015 11

La coopérative, qui était autrefois un employeur et un moteur économique important dans de nombreuses communautés, est dissoute et vendue à différentes entreprises.

Par Patrick de Grasse.