WAVE RADIO MAG 2025 Juin 2025 | Page 33

Compétition / SURF
Propos recueillis par Élise Laven, productrice et animatrice de Good Morning Hossegor
Tu es le 9 e français sur le CT. Tu as beaucoup travaillé pour atteindre ce niveau. Qu’ est ce que tu as ressenti lorsque tu as su que tu étais qualifié? C’ était un soulagement. C’ est beaucoup de travail mais j’ adore ce que je fais. Des fois tu travailles très dur et il n’ y a pas de résultats donc tu te demandes si ça va payer. J’ étais super content que l’ investissement paie.
Pour la 3 e étape au Portugal, tu finis 5 e. Un bon début! Oui j’ apprécie beaucoup le Portugal. Je sens bien la vague de Peniche. Je l’ aime beaucoup, je suis très à l’ aise dans les beach breaks. J’ ai eu un super training camp, j’ ai surfé 3 semaines avant la compétition, je me sentais hyper bien, j’ étais bien préparé.
Tu as super bien démarré à Pipe et plus compliqué dans la vague artificielle d’ Abu Dhabi. Et il y a eu une défaite prématurée à Bells Beach en Australie. Comment arrives-tu à gérer l’ enjeu? Pour Abu Dhabi, je n’ ai pas eu assez de vagues avant la compète. J’ aurai dû venir avant pour m’ entraîner. J’ ai hésité car cela coûte cher mais cela aurait été un bon investissement. Vahine 1 l’ a fait et ça a payé, elle a fini 3 e. J’ apprends. Mais c’ était une expérience incroyable, l’ endroit est assez extraordinaire. Pour Bells Beach, j’ ai été un peu déçu mais cela ne m’ affecte pas trop. Cela me donne encore plus envie.
Ton secret, c’ est positiver? J’ essaie en tout cas. Je reste humain, j’ ai des moments de doutes et de peurs. Mais j’ essaye de transformer les moment négatifs en positif. C’ est important de voir le côté positif des choses. C’ est une question de perspectives!
Les prochaines étapes que tu attends ou que tu redoutes? Teahupoʻo à Tahiti ou Jeffreys Bay en Afrique du Sud, ce sont des vagues que j’ ai toujours rêvées de faire à ce niveau. Mais j’ ai hâte de faire toutes les étapes. Je suis à l’ aise dans toutes les conditions et prêt pour toutes les compétitions.
C’ est ton point fort? C’ est quelque chose que j’ essaie de travailler ces dernières années, être le plus complet possible. Je sais faire des tubes, des airs, des turns, je crois que c’ est l ' un de mes points forts. J’ essaye tout le
1. Vahine Fierro, surfeuse française qualifiée sur le tour mondial cette année.
2. Marco a passé le cut depuis l ' interview. temps de m’ améliorer mais dans n’ importe quelles conditions, je serai prêt. Cela me permet de gagner en confiance. Je me sens prêt.
Ton objectif cette année? Faire tout le tour et gagner une étape. Mon plus gros but c’ est de profiter de chaque moment, m’ améliorer pour un jour devenir champion du monde et gagner la médaille d’ or aux J. O. de Los Angeles. C’ est un processus. Chaque chose en son temps. Je compte profiter de chaque étape pour apprendre et grandir.
Après une série que tu remportes au Salvador, tu dis en sortant de l’ eau « Il y a un nouveau lion dans la jungle ». Qu’ est ce que tu voulais dire? Cela veut dire que j’ arrive. Ce n’ est que le début de ce que je veux faire.
Le cut compte 7 étapes cette année contre 5 auparavant, c’ est une bonne nouvelle! C’ est sûr que c’ est une bonne nouvelle mais essaie de ne pas trop y penser sinon cela devient un stress. Je reste focus sur chaque compète. Il existe mais si tu fais bien, le cut n’ existe pas. Accepter qu’ il est là et vivre l’ épreuve comme s’ il n’ était pas là. Ce sont juste des étapes 2.
L’ ambiance sur le CT est différente des QS ou CS? Oui, c’ est impressionnant quand même. Pas que dans le surf, même dans l’ organisation, la WSL s’ occupe bien de nous, ils sont toujours là. Lors de QS ou CS, dans certaines séries, tu es plus à l’ aise et tu peux relâcher. Sur le CT, tu ne peux pas penser comme ça. Le niveau de surf est très haut. Tu dois repousser tes limites sur chaque série. C’ est un état d’ esprit que j’ adore car j’ aime m’ exprimer à 100 % et de mon mieux. J’ adore!
Cette année, le Mexicain Alan Jr Cleland, que tu connais très bien, est aussi arrivé sur le tour. Ça aide d ' y avoir des amis proches? Oui à 100 %. On était 2 petits gamins au Mexique, on ne pensait pas au CT, on prenait juste du plaisir à surfer et de se retrouver ensemble sur le tour, c’ est incroyable. On est là! On montre que c’ est possible de vivre du surf, d’ avoir une bonne vie dans le surf, d’ y arriver. La confiance représente tout, il faut croire en soi. Alan et moi on l’ a gardée malgré les échecs. C’ est cool de rencontrer des jeunes en France et au Mexique et de voir qu’ on les fait rêver.
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