Affif Bellakdar , Hossegor 2022 versus place Bellecour , Lyon 1978 !
© Greg Poissonnier © Affif
UN TRICK , UNE PHOTO , UNE HISTOIRE
Affif Bellakdar
Affif Bellakdar revient sur ce jour où l ’ Autrichien Dominik Dietrich s ’ est attaqué à ce hubba biarrot qui n ’ avait jamais été skaté avant , et qui ne l ’ a jamais été depuis !
Texte : Greg Poissonnier
* Gosse en lyonnais .
Rien ne prédestinait Affif Bellakdar à documenter quelques-uns des meilleurs skateurs , surfeurs ou snowboardeurs de la planète pendant plus de 20 ans , lui qui est originaire du quartier de la Croix-Rousse à Lyon . Le jeune gone * se met au skateboard dans les années 70 à l ’ âge de 13 ans , mais c ’ est son envie de surf qui lui fera prendre son destin en main et accomplir ses rêves de voyage et de photographie . Le Pays- Basque , la Californie , les petits jobs de photographe aux Arcs ou encore de serveur à Biarritz , pour enfin mettre un pied dans les métiers de l ’ image en travaillant pour Uhaina et les célèbres Nuits de la Glisse , pour qui il était projectionniste lors des tournées estivales . Derrière , tout s ’ est enchaîné , les magazines avec le regretté Bruno Débauché , Ride On , Blast , Flavor , Beach Brother , les photos à Teahupoo en 97 … jusqu ’ à devenir photographe officiel x-over ( surf-skate-snow ) de la board riding company : Quiksilver . C ’ est donc comme ça qu ’ un jour , Jasper Sanders ( ex-team manager Quik ), lui demande d ’ aller récupérer 2 jeunes skaters autrichiens à l ’ aéroport
de la côte Basque : Manuel Margreiter et Dominik Dietrich qui viennent pour la première dans la région pour signer leur contrat et faire le plein de vêtements . Les deux compères posent leurs valises chez Affif qui les accueille et leur fait faire le tour des spots – petit tour il va sans dire , Biarritz n ’ étant pas Barcelone non plus ! C ’ est en rentrant d ’ une balade matinale que Dominik parle à Affif d ’ un joli hubba qu ’ il a repéré près d ’ une plage et qu ’ il aimerait bien tenter de skater . Aff ne voit pas de quoi il veut parler jusqu ’ à ce que Dom ne l ’ emmène sur place . Il comprend alors pourquoi il n ’ avait pas repéré ce « spot » : le ledge plutôt haut s ’ étire le long de 15 longues marches avec un précipice équivalent à 20 marches de l ’ autre côté et surtout 3 mètres , pas plus , pour replaquer avant de s ’ encastrer dans un mur de grosses pierres de type bien accueillant . Autant dire que personne n ’ avait considéré l ’ endroit comme un potentiel spot ! Mais il en fallait plus pour refroidir le jeune Dietrich . Par précaution , quelques plaques de contreplaqué sont placées contre le mur et c ’ est parti , en 3-4 coups l ’ affaire est pliée , single shot et séquence , la photo couleur finira d ’ ailleurs en poster dans un numéro de feu Freestyler magazine , à deux doigts de faire la couv ’ mais un cadrage trop serré en a décidé autrement ! 18 ans plus tard ce trick reste plus que respectable et pourrait encore prétendre faire la couv ’ d ’ un mag spécialisé . Qui sait , cet article inspirera peutêtre la nouvelle génération ?
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