l’action. Marie Octavie, participante, a répondu à l’appel. Comme
beaucoup, elle est présente pour partager un moment convivial,
" montrer que l’océan est une entité à part et qu’on est prêts pour
agir pour le protéger ".
C’est une rame un peu particulière à Biarritz ce samedi. Le cou-
rant et les conditions agitées rendent la tâche difficile aux orga-
nisateurs : rassembler des surfeurs de tous âges et tous niveaux
nécessite des mesures de sécurité renforcées, impossible de
décrocher les autorisations auprès des Affaires Maritimes. Pas
question d‘annuler cependant : les organisateurs proposent aux
participants de s’asseoir pour former un message visible depuis le
ciel, " ocean is life ". " Il faut raisonner en vie, pas en défense ! ",
explique Julien Roulland, l'un des organisateurs de la rame, an-
cien collaborateur du magazine Surf Session. " C’est un message
simple mais qui résonne vraiment pour nous ", poursuit Marie Oc-
tavie, " l’océan est une entité inconnue, vaste, complexe, nous de-
vons montrer qu’il existe ".
Surfeurs : écologistes de la première heure ?
Depuis plusieurs années, les surfeurs sont les témoins privilégiés
des pollutions marines. Lanceurs d’alertes, ils n’hésitent pas à
faire entendre leurs voix auprès des décideurs. C’est d’ailleurs ain-
si qu’est née Surfrider Foundation Europe en 1990. Si l’on écoute
l’un de ses fondateurs, Gibus de Soultrait, qui surfe depuis 50
ans, " on est surfeurs, on est sensibilisés ", un constat qui semble
presque mathématique. Mais " il faut aussi montrer que l’on veut
faire bouger les lignes : nous sommes des jouisseurs de la nature,
si nous ne faisons pas passer le message pour que ça aille plus
loin dans le grand public, qui va le faire ? "
" Tu surfes, tu prends, tu rends ", c’est un des messages que l’on
peut lire sur les pancartes. Sur la plage, Julien Roulland rappelle
que des efforts restent à faire : " on mène cette action pour que
chacun fasse un peu sa part, on est tous issus de la culture surf,
des médias du surf et on se rend compte que notre communauté
n’est pas toujours à la hauteur des enjeux qui nous reviennent ".
Il est vrai que la pratique du surf a des impacts sur l’environne-
ment, avec l’empreinte carbone des surf trips et de leur matériel,
les surfeurs ne sont pas tous verts. Mais force est de constater
que l’engagement est bien là dans cette communauté qui s’inter-
roge sur " comment on va changer le vieux monde ".
Le G7 en ligne de mire
" Pas faire la morale, plutôt faire bouger les lignes ". Si l’idée de
#RamePourTaPlanète est avant tout de montrer que des citoyens
peuvent se rassembler pour protéger l’environnement, les rames
seront aussi un outil de revendication pour faire passer un mes-
sage à la classe politique. Alors que Biarritz accueillera le Sommet
du G7 du 25 au 27 août 2019, les surfeurs et les associations
locales entendent bien saisir cette opportunité pour faire entendre
la voix de l’océan aux " maîtres du monde ". Certes, les conditions
de la rame risquent d’être entravées par des mesures de sécu-
rité, mais les organisateurs assurent qu’ils feront de leur mieux
pour mobiliser la communauté du surf et attirer l’attention sur leur
combat.
Texte :
Cécile Tonnerre
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