Wave Radio Mag 2019 | Page 40

Surf / Féminin Surf professionnel Q U I D D E L’ ÉGALITÉ ? En 2017, le mouvement #metoo marquait l’avènement 2.0 de la révolte féminine. Progressivement, la parole s’est libérée, les comportements abusifs dénoncés, les usages professionnels décortiqués et l’image de la femme redéfinie. Et le surf dans tout ça ? À l’automne dernier, la World Surf League décrétait l’égalité salariale dans les bons comme les mauvais moments ". dans l’attribution des price money sur le circuit mondial. Le ratio Les marques recherchent des prescriptrices aux plastiques irréprochables homme-femme étant jusqu’à présent du simple au triple pour une jouant de leurs formes sur les réseaux sociaux et nombre de surfeuses épreuve QS, cette annonce salutaire semblait marquer un tournant décisif refusant de participer à ce système se retrouvent dans des situations pré- dans le monde sportif. Pour la première fois, une Ligue professionnelle fai- caires. En 2016, la brésilienne Silvana Lima, actuelle nº 7 mondial, avait sait le choix de l’égalité de traitement en reconnaissant aux filles le même monté un élevage de chiens pour financer sa saison faute de sponsors... engagement, les mêmes sacrifices pour atteindre le haut niveau, le même Heureusement, certains cas prouvent que le mérite et la performance ne mérite. Mais passé l’effet d’annonce, les mentalités ont-elles évolué ? sont pas systématiquement sacrifiés sur l’autel de la popularité numé- À l’heure où la représentation des femmes au sein de nos sociétés est ques- rique. En 2015, la numéro 1 française Johanne Defay, avait été contrainte tionnée, les clichés sur les normes physiques, imposées dans l’industrie de lancer une campagne de crowdfunding pour financer sa participation du sport et du surf en particulier, ont la vie dure. En 2018, Tessa Thyssen sur le circuit mondial avant de trouver deux sponsors majeurs lui per- (nº 5 française) jetait un pavé dans la mare dans le journal France-Antilles mettant d’envisager l’avenir plus sereinement. Justine Dupont, multiple Guadeloupe. Lâchée par son sponsor en raison d’un nombre insuffisant championne de France et d'Europe surf et longboard, vice-championne du de followers et de photos suggestives, elle dénonçait les diktats physiques monde en surf de grosses vagues, a connu les mêmes difficultés mais a qui règnent sur la profession. Tout le monde s’en était ému, mais un an su rebondir. Quelques mois après la perte de son sponsor principal, elle plus tard, Tessa constate désabusée que sa situation n’a pas évolué. Elle nous confiait en 2017 : " j’ai voulu profiter de cette période pour faire ce est toujours à la recherche de sponsors qui lui permettront d’exercer son dont j'avais envie depuis longtemps, pousser mon surf dans les grosses métier dans les meilleures conditions et avec lesquels elle pourra " grandir vagues. " Cette liberté lui a permis de se concentrer sur sa préparation et