Wave Radio Mag 2019 | Page 26

Musique / Focus Programmation pluridisciplinaire Pour profiter de leur programmation éclectique, le principe est simple  : l'adhésion à l'as- sociation pour la somme minimum de 2 € vous ouvre les portes des jams sessions les vendredis, des soirées Guinguette un dimanche sur deux. Aux concerts, la participation varie entre 3 et 5 €. Un prix d'entrée plus qu'abordable qui permet de multiplier les décou- vertes. Rock, punk, garage, pop, musiques du monde, hip hop, reggae, la programmation est variée. Le lieu accueille aussi des spectacles vivants : " On est pluridisciplinaire comme dans un cirque. Parce que c'est notre état d'esprit et que l'on est à Capbreton, une petite ville : il en faut pour tous les goûts. Et mon papa me dit toujours qu'il faut se diversifier ! ". Scène idéale pour les artistes À côté des artistes locaux, on peut découvrir des formations originaires de France mais aussi d'Europe. En quelques années, Le Circus a développé une notoriété dans le monde de la musique  : "  Chez les musiciens pros et semi-pros, de Lille à Porto, tout le monde connaît le Circus, confirme Antoine. On les accueille bien. Mais le plus rare, c'est notre salle et les équipements qui offrent un vrai confort sur scène. Celle-ci occupe un tiers de la salle et les deux tiers restants sont pour le public, le plafond n'est pas trop haut, le son analogique... Une configuration idéale pour se produire ! Un des musiciens de Solor Corona m'a confié que c'était la meilleure scène sur laquelle il avait joué. " Sentiment partagé par de nombreux artistes, comme Kolinga, duo afro folk de Bayonne à © Amandine Volpi l'affiche déjà 3 fois : " L'ambiance, l'accueil ont toujours été chaleureux, raconte Rébecca, la chanteuse. C'est différent des autres scènes car c'est à taille humaine, comme une grande famille. Cela n'empêche pas d'avoir des conditions très professionnelles pour le son, la lu- mière. On sent que c'est l'humain et la motivation des gens qui portent le lieu, et pas autre chose comme l'argent. Et la proximité avec le public est très agréable ! " Pour leur 1er concert au Circus en 2016 lors d'une soirée coorganisée avec notre radio, Kolinga jouait avant Peter Harper. L'artiste américain se souvient de ce soir-là : " Il pleuvait à verse. J'ai pensé que per- sonne ne sortirait pour ce spectacle. Quand je suis monté sur scène, la salle était bondée. J'ai passé une soirée incroyable, le public était génial, et malgré la pluie froide à l'extérieur, nous étions au chaud et heureux à l'intérieur. " "  Le garage du monde libre  " comme aime l'appeler Antoine, M. Loyal du Circus, est né en 2013 :  " Avec Sophie, Alex, William et Paolo, on cherchait un lieu pour jouer, raconte Antoine. Et on rêvait d'ouvrir un café-théâtre mais cela restait un fantasme. Quand j'ai vu l'annonce pour la reprise du bail du Groovaton, j'ai prévenu Sophie et Alex. On connaissait le lieu car on y répétait et on se disait tout le temps que l'on pourrait y faire plein de trucs ! Alex, qui bossait à Paris, a tout quitté pour venir s'installer ici et on a monté le projet. " L'équipe commence par une jam par mois avant d'ouvrir au public en janvier 2014. Un pas- sage de la commission de sécurité stoppe net l'engouement : Le Circus ferme pour se mettre aux normes et finance le tout  : "  on a investi 9 000 € dans ces travaux avec l'argent des © Amandine Volpi premières soirées. " Bastion culturel indépendant L'aventure reprend le 27 février 2015. Sophie, Alex, Antoine gèrent tout ensemble  : les entrées, le bar et le son pour les concerts le soir, mais aussi l'accueil des associations artistiques qui répètent en journée. Aujourd'hui, le Circus loue la salle à Rock Landes School, Hossegor Claquettes, Studio Neska et Se tromper c'est génial, une compagnie de théâtre d'impro. La location représente un tiers de leurs ressources, générées aussi par les consommations du bar et les adhésions. Et le prix d'entrée au concert  ? "  C'est pour les groupes qui viennent jouer. ". Un financement aty- pique pour un lieu culturel car toujours sans subvention ! "  On voulait être le plus indépendant possible. Pour l'ins- tant personne dans l'équipe n'en vit mais tout le monde en vit  ! On se nourrit et s'abreuve au Circus, en repas, boissons, musique, vie sociale et culturelle. Si cela ne nous coûte pas trop de libertés, on aimerait être valorisés par les pouvoirs publics. Ces subventions nous permettraient d'en vivre. " © Amandine Volpi