RIDE
© Julien Petry
© Julien Petry
MATHIEU CREPEL AVENTURIER DES CIMES ET DES MERS
Champion de snowboard , Mathieu Crepel fait aussi parler de lui avec ses exploits en surf . Mais le sportif ne se contente pas de s ’ amuser . A travers ses expéditions , il véhicule un message positif pour sensibiliser à la protection de ses terrains de jeu naturels . Rencontre avec un aventurier attentif .
Champion du monde de snowboard , tu as toujours surfé en parallèle mais j ’ ai l ’ impression que tu surfes de plus en plus . Comment et pourquoi cette session à Hawaï cet hiver ? Oui j ’ ai toujours été passionné par le surf , mais c ’ est vraiment depuis quelques années qu ’ il a pris une part encore plus importante dans ma vie . Avant c ’ était un hobby , je surfais entre deux compétitions , entre deux shootings snow , maintenant , je partage vraiment mon temps entre les deux . Hawaii est à mon avis un passage obligatoire pour tout surfeur qui a envie de se mettre un peu la pression dans des vagues conséquentes . C ’ était la première fois pour moi et je n ’ ai pas été déçu ! C ’ est vraiment intense , à tous les niveaux !
Pipeline cette année , Belharra l ’ an passé . Le surf de gros te procure autant de sensations que le snow ? Comme en snowboard , j ’ aime toucher à tout en surf . Mais il est vrai que le surf de gros apporte quelque chose qui me plaît . Déjà dans l ’ esprit , c ’ est plus convivial , ça devient presque un sport d ’ équipe . Il faut toujours regarder si les autres surfeurs sont en sécurité , il y a de l ’ encouragement au line up … Et au niveau des sensations il y a aussi des similitudes dans le fait de dévaler une grande pente avec beaucoup de vitesse !
Cet hiver , tu étais aussi pour la seconde fois , commentateur télé des épreuves freestyle en snow pour France Télévisions lors des Jeux Olympiques d ’ hiver qui se sont déroulés en Corée du Sud . Qu ’ est ce qui te plaît dans cet exercice ? Principalement le fait d ’ essayer de faire comprendre mon sport au grand public tout en respectant les codes d ’ un sport très spécifique . Les médias généralistes ne diffusent du snowboard que tous les 4 ans lors des J . O ., le
public n ’ est donc pas éduqué au vocabulaire , aux figures , à l ’ historique … J ’ essaie de faire comprendre tout ça et de faire en sorte que le public ait envie d ’ en voir plus et pas seulement pour le spectacle mais aussi pour les histoires de ces disciplines et des riders .
Depuis plusieurs années , tu réalises des documentaires d ’ expéditions surf & snow avec Damien Castera . Le premier épisode d ’ Odisea vous a emmenés en Alaska en 2015 puis au Chili en 2017 pour le second volet . L ’ idée , c ’ est de s ’ aventurer sur des " terra incognita " en surf et ou snow tout en sensibilisant à la protection de l ’ eau ? Oui le but principal est de donner envie de respecter l ’ eau sous toutes ses formes à travers l ’ aventure et le fun . Nous ne sommes pas là pour dramatiser , il y a beaucoup de gens qui le font , nous voulons avoir un message positif . C ’ est pas toujours en terra incognita , mais dans des destinations qui ont du sens pour nous et qui ont un lien très fort avec l ’ eau .
Pour la 3 ème aventure d ’ Odisea , vous êtes partis début mai du Pic du Midi pour retracer le parcours d ’ un flocon de neige jusqu ’ à l ’ océan au Pays Basque . Pourquoi cette destination ? Car nous sommes tous les deux originaires des Pyrénées . C ’ est le fait d ’ avoir grandi ici qui a forgé notre caractère et notre passion pour la glisse aquatique et notre désir d ’ aventure . Nous voulions donc rendre hommage aux Pyrénées par un retour aux sources et faire également comprendre que l ’ aventure n ’ est pas forcement proportionnelle à la distance de la destination .
Tu es sportif de haut niveau et ambassadeur de l ’ association Du Flocon à la Vague . La nature est ton terrain de jeu . Participer à sa protection via ton
statut médiatique , c ’ est une évidence pour toi ? Je pense que cela vient avant tout de mon éducation et du fait que j ’ ai vécu toute ma vie proche de la nature . Quand on est en montagne ou dans l ’ océan quasiment tous les jours de l ’ année depuis son plus jeune âge , on est confronté au quotidien à la beauté et à la fragilité des ces éléments . Il n ’ y a pas d ’ autre choix que d ’ y être sensible . Mais j ’ ai envie d ’ en faire encore plus !
Si on regarde ton compte Instagram , on peut voir qu ’ en une seule année , tu es allé à Hawaii , en Corée , au Maroc , dans les Alpes , dans les Pyrénées et au Pays Basque . Tes prochaines destinations ? J ’ ai cette chance de voyager beaucoup , de faire un tas de belles rencontres … C ’ est vraiment une addiction je crois ! Pour les prochains mois , je vais rester un peu en France . Je travaille depuis deux ans sur un film mêlant mes passions pour le snowboard et la quête vers le surf de grosses vagues donc , il va y avoir beaucoup de boulot de montage .
Sur une des photos d ’ ailleurs , tu dis que tu réalises la chance que tu as mais tu rappelles aussi les concessions et les sacrifices que cela implique . Lesquels par exemple ? C ’ est souvent par rapport à la famille ou les amis , le fait de beaucoup voyager et d ’ être très impliqué dans des projets importants nous oblige parfois à avoir une vie un peu égoïste . Mais les plus proches le comprennent et l ’ acceptent . Je fais aussi des disciplines impliquant certains risques et j ’ ai malheureusement perdu des proches . Cela fait aussi partie des sacrifices auxquels nous sommes confrontés .
Quand tu as commencé ta carrière , les réseaux sociaux n ’ étaient pas aussi développés . Comment