Vos Projets magazine N° 3 Vos Projets N3 | Page 53
Le pique-nique,
tradition ancestrale
Depuis l'antiquité, déjeuner sur l'herbe était une
pratique courante, les bergers se restauraient au
milieu de leur troupeau. Au Moyen Age, on mange
dans les champs chez les paysans, mais aussi chez les
aristocrates en voyage ou à la chasse.
Sous l'influence des idées du retour à la nature de
Jean Jacques Rousseau au XVIIIe siècle, la pratique
du repas sur l'herbe se répand dans la société.
Pendant la révolution, le peuple profitera des
splendides jardins royaux pour réaliser des festins.
Le pique-nique inspirera les grands auteurs
(Stendhal, Zola, Maupassant), et la peinture don-
nera lieu aussi à des chefs d'œuvre comme les fameux «Déjeuner sur l'herbe» de Manet et de Monet, artistes qui prônent
un retour aux plaisirs de la nature, pour dénoncer déjà les nuisances de la vie urbaine et de l'industrialisation débutante.
La petite histoire d’un pique-nique
familial tout à fait ordinaire.
es parents avaient décidé de profiter de cette journée de grand soleil pour organiser un pique-nique,
c'était sans compter sur l'organisation et toute une cohorte d'enfants à gérer, de tous âge, des grands,
des petits, des garçons et des filles. Mon oncle, ma tante
et leurs 3 filles avaient décidé de se joindre à nous qui
étions déjà 4 en comptant mon frère et moi. C'est
pourquoi la décision fut prise de rester près de la maison familiale,
pour éviter un transport fastidieux, même si ce trajet me parut plus
tard interminable. Il fallait donc partir à pied, ce qui au dire de mon
père “nous ouvrirait l'appétit”.
M
Nous marchions toute une troupe, avec armes et bagages ou plutôt
avec de quoi s'installer, se nourrir et se désaltérer. Les chapeaux
étaient aussi de rigueur car le soleil déjà bien généreux en cette fin
de matinée attaquait nos peaux blêmes de citadins en vacances.
Les parents nous donnaient des ordres et des indications sur la
destination finale, l'oncle Etienne, en général, disait le contraire, mes
cousines et moi savions que ma mère finirait par avoir le dernier mot.
Le champ du “Grand Serge” derrière le bois de chênes ferait l'affaire.
Il était vaste et à l'écart des habitations,
ce qui serait parfait pour cet attroupe-
ment bigarré.
Après avoir pris le petit chemin qui
serpentait dans la colline, nous emprun-
tâmes un sentier bordé de murs en pierres
sèches dont certaines, disparues, avaient
fait le bonheur de quelques touristes de
passage pour leurs résidences secon-
daires. Les autres, toutes écroulées,
venaient obstruer le passage.
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