Ville à vélo Printemps 2018 | Page 23

L ’édifice, situé dans un cul-de-sac rosemontois, à un jet de pierre d’un Canadian Tire, ne paie pas de mine. Pourtant, derrière la façade austère de ce bâtiment industriel sans charme se déroulent chaque jour de petits miracles. C’est ici, au quartier géné- ral de l’organisme à but non lucratif (OBNL) Bixi Montréal, que transitent les 6250 montures du système de vélo en libre-service afin d’être tantôt réparées, tantôt entreposées. Surtout, c’est ici que s’activent les « jeunes docteurs Bixi », des adoles- cents de 14 à 18 ans pour qui la ré- paration de Bixis est une manière de garder un pied à l’école. Dans le hall d’accueil m’attend Pierre-Luc Langlois, directeur gé- néral de CycloChrome, l’entreprise d’économie sociale responsable de l’entretien des Bixis. L’organisme offre une formation semi-spéciali- sée en mécanique de vélo reconnue par le ministère de l’Éducation. Le but de cette formation : amener des jeunes à décrocher leur diplôme d’études secondaires (DES) tout en acquérant une rigoureuse éthique de travail. « Nos élèves l’ont moins facile que la moyenne. Plusieurs ont à peine un secondaire deux ou trois », souligne-t-il. En tout, c’est 200 sta- giaires qu’a vus défiler CycloChrome depuis sa fondation en 2008. C’est le branle-bas de combat dans l’atelier, où s’affaire la petite armée de stagiaires et d’employés – CycloChrome en compte 30 à temps plein, dont 80 % proviennent du programme de formation. À chacune des stations de travail, un mécano redonne un peu de vigueur à un Bixi éclopé, mais aussi à des roues et à des moyeux, de même qu’aux vélos utilisés par les patrouil- leurs du Service de police de la Ville de Montréal. Chaque vélo a tout d’abord été examiné par un « docteur HORS-SÉRIE VÉLO MAG VILLE À VÉLO 23