Ville à vélo Printemps 2018 | Page 21

Dans les champs Éric Dubuc accumule 350 km sur son vélo, hebdomadairement. Il pédale depuis 10 ans entre Saint- Polycarpe, près de Salaberry-de- Valleyfield, jusqu’à Coteau-du- Lac en passant par la piste du canal de Soulanges. Il circule souvent sur des rangs. Il a commencé avec une journée par semaine. Au bout de sept ans, c’est devenu une habitude quotidienne. En auto, parcourir la distance exige 35 minutes ; à bicyclette, 50. Il utilise un vélo assisté. « J’ai longtemps cru que c’était pour les paresseux. Mais au premier essai, ça a été une révélation ! Je fais plus de vélo qu’avant et ça me prend moins de temps pour me remettre d’un trajet pendant lequel j’ai un vent de face épouvantable. » Direction centre-ville Johanne Bolduc est rédactrice technique au centre-ville de Montréal. Comme elle a des horaires anarchiques, il lui fallait oublier le train de banlieue. Elle part donc du fin fond de Côte-Saint-Luc, se rend jusqu’à la piste cyclable du boulevard de Maisonneuve, près du campus Loyola de l’Université Concordia, et finit sa course de 12 km sur l’avenue McGill College. Elle se plaint des envahisseurs de pistes cyclables : joggeurs munis d’écouteurs, piétons au téléphone, scooters électriques et, surtout, camions, notamment à Westmount. Frédéric Dufresne D’est en ouest Frédéric Dufresne est chargé de projet pour une table de concertation en petite enfance. Il pédale depuis l’angle du boulevard Pie-IX et de l’avenue du Mont-Royal jusqu’au boulevard Décarie, dans le quartier Notre-Dame-de-Grâce. À vélo, ces 15 km lui prennent 45 minutes ; en transport en commun, plus d’une heure. Il préfère les pistes cyclables : « Je ne suis pas à l’aise sur la rue Sherbrooke, pourtant plus directe. Je crains les emportiérages. La culture du partage de la route est difficile à Montréal. Mais les pires, ce sont les piétons. Je manque chaque semaine d’en frapper un ! » Chambly- Montréal entre amis Charles-Antoine St-Germain roule tous les jours entre Chambly et l’arrondissement Le Plateau-Mont-Royal, sauf l’hiver. Ce chef cuisinier du réseau de la santé voyage souvent sur la piste cyclable en compagnie d’un gars qui est devenu un de ses meilleurs amis. « Je l’ai rencontré à vélo. Tous les gens qui pédalent jusqu’à Montréal se connaissent. Il y a une solidarité, un devoir d’assistance en cas de pépin. Plusieurs se promènent équipés de pompes, outils et chambres à air de secours. » « En auto ou en transport en commun, ça me prend 45 minutes, et je dois chercher du stationnement. J’ai trois enfants au primaire. Je n’ai pas le temps de m’entraîner. Je garde ainsi la forme. Et nous économisons 10 000 $ par année en ne possédant qu’une seule voiture. » Il dénonce la fermeture du pont Jacques-Cartier en hiver. Il rêve d’autoroutes à vélo déneigées pendant la saison froide, comme en Allemagne, ainsi que de vélostations, notamment au métro Longueuil–Université-de- Sherbrooke. Il ajoute que le vélo lui procure un énorme sentiment de liberté. Le commentaire préféré de tous les cyclistes navetteurs. ● v HORS-SÉRIE VÉLO MAG VILLE À VÉLO 21