Dans les champs
Éric Dubuc accumule 350 km sur
son vélo, hebdomadairement. Il
pédale depuis 10 ans entre Saint-
Polycarpe, près de Salaberry-de-
Valleyfield, jusqu’à Coteau-du-
Lac en passant par la piste du
canal de Soulanges. Il circule
souvent sur des rangs.
Il a commencé avec une
journée par semaine. Au bout de
sept ans, c’est devenu une
habitude quotidienne. En auto,
parcourir la distance exige 35
minutes ; à bicyclette, 50. Il utilise
un vélo assisté. « J’ai longtemps
cru que c’était pour les
paresseux. Mais au premier essai,
ça a été une révélation ! Je fais
plus de vélo qu’avant et ça me
prend moins de temps pour me
remettre d’un trajet pendant
lequel j’ai un vent de face
épouvantable. »
Direction
centre-ville
Johanne Bolduc est rédactrice
technique au centre-ville de
Montréal. Comme elle a des
horaires anarchiques, il lui
fallait oublier le train de
banlieue. Elle part donc du fin
fond de Côte-Saint-Luc, se rend
jusqu’à la piste cyclable du
boulevard de
Maisonneuve, près du
campus Loyola de
l’Université
Concordia, et finit
sa course de 12 km
sur l’avenue
McGill College.
Elle se plaint des
envahisseurs de
pistes cyclables :
joggeurs munis
d’écouteurs,
piétons au
téléphone, scooters
électriques et, surtout,
camions, notamment à
Westmount.
Frédéric
Dufresne
D’est en ouest
Frédéric Dufresne est chargé de
projet pour une table de
concertation en petite enfance.
Il pédale depuis l’angle du
boulevard Pie-IX et de l’avenue
du Mont-Royal jusqu’au
boulevard Décarie, dans le
quartier Notre-Dame-de-Grâce.
À vélo, ces 15 km lui prennent
45 minutes ; en transport en
commun, plus d’une heure.
Il préfère les pistes cyclables :
« Je ne suis pas à l’aise sur la
rue Sherbrooke, pourtant plus
directe. Je crains les
emportiérages. La culture du
partage de la route est difficile à
Montréal. Mais les pires, ce sont
les piétons. Je manque chaque
semaine d’en frapper un ! »
Chambly-
Montréal entre
amis
Charles-Antoine St-Germain
roule tous les jours entre
Chambly et l’arrondissement
Le Plateau-Mont-Royal, sauf
l’hiver. Ce chef cuisinier du
réseau de la santé voyage
souvent sur la piste cyclable en
compagnie d’un gars qui est
devenu un de ses meilleurs
amis. « Je l’ai rencontré à vélo.
Tous les gens qui pédalent
jusqu’à Montréal se connaissent.
Il y a une solidarité, un devoir
d’assistance en cas de pépin.
Plusieurs se promènent équipés
de pompes, outils et chambres
à air de secours. »
« En auto ou en transport en
commun, ça me prend 45
minutes, et je dois chercher du
stationnement. J’ai trois enfants
au primaire. Je n’ai pas le temps
de m’entraîner. Je garde ainsi la
forme. Et nous économisons
10 000 $ par année en ne
possédant qu’une seule
voiture. »
Il dénonce la fermeture du
pont Jacques-Cartier en hiver. Il
rêve d’autoroutes à vélo
déneigées pendant la saison
froide, comme en Allemagne,
ainsi que de vélostations,
notamment au métro
Longueuil–Université-de-
Sherbrooke.
Il ajoute que le vélo lui
procure un énorme sentiment
de liberté. Le commentaire
préféré de tous les cyclistes
navetteurs. ●
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HORS-SÉRIE VÉLO MAG
VILLE À VÉLO
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