20 novembre 2017 Le Service Militaire Volontaire( SMV) IHEDN / AR-18 – Comité 17 2.6.2 Combien ça coûterait?
« Ce projet a bien sûr un coût significatif et je l’ assumerai », promettait en mars Emmanuel Macron. A l ' époque, le candidat prévoyait un investissement de départ de « 15 à 20 milliards d ' euros » pour les infrastructures, auquel s ' ajoutait un coût annuel de « 2 à 3 milliards d ' euros »( transports, encadrement...). Sans préciser d ' où seraient tirés ces fonds, le candidat assurait que rien ne serait pris au budget des armées, qu ' il compte porter à 2 % du PIB d ' ici à 2025( contre 1,8 % aujourd ' hui) s ' il est élu.
Depuis, les chiffres ont été revus à la baisse. Serge Lepeltier annonce à franceinfo un coût de fonctionnement compris « entre 1,5 milliard et 2 milliards par an ». « Le chiffre pour l ' investissement de départ nous paraît aussi trop élevé, on pense qu ' il est possible de faire des économies », ajoute-t-il, sans plus de précisions. L ' Institut Montaigne, un groupe de réflexion proche du candidat, évalue lui à 1,1 milliard d ' euros l ' investissement de départ nécessaire, en créant des « sites dédiés » à la mesure, ou en adaptant des « sites existants ".
En cas de victoire d ' Emmanuel Macron, l ' équipe du candidat prévoit encore « six mois de réflexion » pour fignoler la mesure « en concertation avec les services militaires et les collectivités locales », affirme Serge Lepeltier. Un projet de loi serait présenté « avant la fin de l ' année 2017 ».
2.6.3 Qui seraient les gagnants?
Principalement les jeunes, à en croire le candidat d ' En marche!. Celui-ci souhaite retrouver la « mixité sociale » qu ' offrait le service militaire, mais veut aussi pouvoir détecter les difficultés scolaires – notamment « l ' illettrisme » – éprouvées par certains appelés, afin d ' organiser leur « remise à niveau scolaire ».
« L’ accès aux métiers de la défense en tant que militaire d’ active [ les militaires en service, non réservistes ] ou dans la Garde nationale [ les réservistes ] en sera facilité », promettait aussi le candidat en mars, sans donner plus de détails. Le dispositif « aidera les jeunes à préparer leur entrée dans la vie professionnelle comme dans leur vie de citoyen ».
Un peu plus de la moitié des jeunes entre 18 et 24 ans( 55 %) souhaitaient la réinstauration du service militaire, selon un sondage réalisé par l ' institut CSA en novembre 2016. Parmi les plus de 65 ans, ils étaient 78 % à partager leur opinion.
2.6.4 Qui seraient les perdants?
En premier lieu, les jeunes concernés qui ne souhaitent pas effectuer le service national obligatoire prévu par Emmanuel Macron. Environ 45 % des 18-24 ans assuraient en 2016 ne pas souhaiter le retour de la conscription, toujours selon le même sondage CSA.
Également perdants, les militaires qui devront former ces jeunes recrues. En mars, Emmanuel Macron assurait que l ' encadrement serait réalisé « par les forces armées », sans prévoir de nouveaux recrutements. « Dans leurs effectifs actuels, elles sont incapables d ' assurer ça, confie un ancien officier général à franceinfo. On est déjà au taquet partout depuis les attentats, donc il va falloir faire un effort sur les effectifs. »
Serge Lepeltier assure de son côté que l ' encadrement ne sera « peut-être pas constitué que de militaires ». « En étalant le dispositif sur toute l ' année, on prévoit 10 000 encadrants, dont des militaires actifs mais aussi des membres de la Garde nationale », précise-t-il, sans annoncer la proportion de chacun des deux groupes.
Pièces annexées au Rapport du groupe de travail n ° 2
15 / 34