Vagabond Multilingual Journal Spring 2005 | Page 10
Coquelicots
“Coquelicot.” Il m’a dit. « Co-que-li-cot. Tu sais ce que c’est ? » Je le savais mais je secouais la tête tendrement, parce que je voulais entendre ce joli mot encore, Doux et sonore comme une symphonie verbale. C’était toujours comme ça avec lui, Chaque phrase qu’il disait était de la poésie, même quand il me demandait d’arroser les grains Ou de l’accompagner pour promener le chien, D’abord, je croyais que c’était simplement la jolie langue, cette langue de la musique, Mais plus tard dans la ville de gris, Je cherchais encore cette poésie chez les gens, Mais je ne trouvais que des grognements et des sons durs et des bruits comme ceux d’un oiseau torturé. Il l’a répété « Co-que-li-cot », plusieurs fois, puis laissait courir sa langue pour dire quelque chose que même lui ne puisse comprendre, en prenant mes mains dans les siennes pour en chercher. Comme de vrais fermiers, nous avons laissé les chaussures à la maison, Et bien que mes pauvres pieds ne soient pas aussi durs que les siens (je ne voulais pas me rendre compte que je n’étais qu’une fermière temporaire) J’ai couru, souriante, la bouche ouverte, bien que les brindilles et les épines des pins Me piquaient comme des insectes. Juste avant l’arrivée du crépuscule, Il a trouvé un joli groupe de coquelicots, « Ceux-ci », j’ai fait signe d’avoir ?nalement compris, pour lui donner La ?erté qu’il voulait, bon professeur, bon homme. Tandis que le soleil retraitait doucement, Il n’y avait rien à faire sauf les regarder, les yeux mouillés et s’embrasser pour donner un spectacle aux coquelicots pour les remercier de leur existence.
Jenny Gilbert
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