Rose, avant que je m'en aille, je voulais juste te dire, vous êtes fantastique... absolument fantastique...et vous savez quoi ? Moi aussi... molortio
bad wolf
mon sonique et des pop corns
par gaëlle hudé
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Cette fin de saison en double épisode marque la fin des aventures de Rose Tyler et du 9ème Docteur, ainsi que la présence de Jack Harkness comme passager du TARDIS. Et bien sûr, l’affrontement face à des ennemis emblématiques du Docteur : les Daleks !
Résumé des épisodes
Le Docteur, Rose Tyler et Jack Harkness se retrouvent séparés, se réveillant avec une légère amnésie dans différents jeux télévisés. Le Docteur est coincé dans un « Big Brother » ou « Loft story », Rose est une concurrente du « maillon faible » et Jack est à la merci de deux robots pour un relooking.
Tous se rendent compte que les jeux ne sont pas si anodins qu’ils en ont l’air : les participants du « Loft » et du « maillon faible » éliminés sont en fait désintégrés, et l’émission de relooking impose une chirurgie esthétique extrême. Le Docteur finit par s’enfuir, emmenant avec lui, Lynda, une participante du loft. Jack, ayant réussi à fuir la partie chirurgicale de l’émission de relooking. Ils se rendent compte qu’ils sont sur le satellite 5, lieu connu du Docteur et de Rose (épisode 7, « Un jeu interminable »).
Mais cette fois-ci, ils s’y retrouvent cent ans après avoir vaincu le Jagrafess, et il est mystérieusement dirigé par la « Bad Wolf Corporation ».
Pendant qu’ils cherchent Rose, Lynda explique alors que cent ans auparavant, le satellite 5 avait arrêté d’émettre et avait créé une confusion auprès de l’humanité qui ne s’en était jamais totalement remise.
Ils débarquent sur le plateau du « maillon faible » au moment où Rose est éliminée en finale et est désintégrée par la présentatrice. Les trois complices sont arrêtés mais finissent par s’échapper pour se rendre au fameux 500ème étage. Ils y rencontrent le Contrôleur, une humaine connectée à l’ordinateur central du satellite et qui contrôle l’ensemble des programmes.
Pendant une éruption solaire rendant toute communication impossible, le Contrôleur parle directement au Docteur. Elle lui explique qu’elle a utilisé un Transmat pour le téléporter lui et ses compagnons dans les jeux, pour éviter que ses maîtres ne se rendent compte de sa présence. La seule indication qu’elle donne sur ses maitres est qu’ils sont terrifiés par le Docteur, mais que leur nom est interdit. Elle ne peut en dire plus avant que l’éruption solaire ne se termine. Jack se rend compte que les perdants des jeux ne sont pas désintégrés mais téléportés par Transmat : Rose est encore en vie. Dans un acte de bravoure désespéré, le Contrôleur finit par révéler les coordonnées de la réception du Transmat, et dans la douleur, est elle-même téléportée. Elle se réveille dans un vaisseau mais est « exterminée » par ses maîtres, qui ne sont autres que des Daleks. Le Docteur, Jack et les membres de l’équipe du Contrôleur découvrent un signal provenant de l’autre côté de la planète. Ils le coupent et une flotte de vaisseaux Daleks apparaît.
Rose, quant à elle, se réveille sur le sol d’un vaisseau et se retrouve nez-à-nez avec un Dalek. Voyant qu’ils sont découverts par le Docteur, ils ouvrent une communication avec le Satellite 5 pour s’adresser directement à leur grand ennemi. Ils menacent de tuer Rose s’il ne les laisse pas envahir la Terre. Face à cette menace, le Docteur refuse catégoriquement, menace les Daleks et promet à Rose de la sauver. Les grands ennemis du Docteur sont alors en marche pour la guerre, avec pour objectif d’envahir la Terre et le satellite 5.
Les Daleks interrogent Rose sur le plan supposé du Docteur qui finit par utiliser le TARDIS pour la récupérer directement dans le vaisseau. Le Docteur, Rose et Jack voient avec stupeur que l’Empereur des Daleks est aux commandes de l’invasion et qu’il se décrit comme un dieu. Ce dernier a survécu à la Grande Guerre du Temps et a trouvé refuge sur Terre pour recréer les Daleks à partir d’humains téléportés depuis le Satellite 5. Le Docteur est surpris par les traits de caractère que montrent les Daleks qui sont plus déterminés que jamais. Finalement, les trois voyageurs utilisent le TARDIS pour revenir au Satellite pour préparer au mieux leur défense et empêcher l’invasion.
Jack prépare alors le Satellite à devenir une place fortifiée pendant que le Docteur tente de créer une onde delta à partir des équipements du Satellite. Cette onde mortelle détruira tout sur son passage mais a besoin d’une somme colossale d’énergie, difficilement envisageable en si peu de temps. Le Seigneur du Temps finit par emmener Rose dans le TARDIS pour l’aider à mettre son plan au point, mais avec son tournevis sonique, il décide de renvoyer Rose et le vaisseau à la cité Powell. Pendant son voyage, le Docteur apparaît alors à Rose sous forme holographique pour lui dire qu’il la renvoie chez elle pour sa sécurité et pour éviter que les Daleks ne mettent la main sur le TARDIS. Sachant qu’il ne la reverra pas, il lui demande une faveur : de vivre une vie fantastique.
Une fois le TARDIS parti, le Docteur continue alors à travailler sur l’appareillage nécessaire à l’onde delta. Les Daleks attaquent la station spatiale, balayant toutes les défenses une-à-une. Le plan du Docteur est démasqué par l’Empereur qui lui fait remarquer que l’onde delta détruira non seulement son peuple mais aussi l’ensemble des humains. Le Docteur lui répond alors que les humains survivront, contrairement à eux.
Pendant ce temps, le TARDIS arrive à Londres où Rose est accueillie par sa mère et Mickey. Le cœur brisée, elle cherche un moyen de rejoindre le Docteur malgré l’insistance de ses proches à rester. Rose finit par se rendre compte que le terme « Bad Wolf » apparaît en graffiti un peu partout dans la cité. Elle comprend alors qu’il s’agit d’un message à son intention et non d’un avertissement comme elle le supposait. Elle finit par repenser à ce qui s’était passé à Cardiff avec Margaret : la Slitheen avait regardé dans le cœur du TARDIS (épisode 11, « l’explosion de Cardiff »). Par ce procédé, Rose serait alors capable de piloter le vaisseau et donc de retrouver le Docteur. Mickey tente de lui venir en aide pour ouvrir la console pendant que sa mère tente de l’en dissuader. Jackie, n’arrivant pas à la faire changer d’avis, déclare que son père n’aurait jamais approuvé. C’est alors que Rose lui avoue l’avoir rencontré avant sa mort et que justement il n’aurait pas abandonné (épisode 8, « Fêtes des pères »). Se rendant compte que sa fille ne céderait pas et qu’elle pouvait l’aider, Jackie emprunte un camion de dépannage à un ami pour ouvrir la console. L’opération réussit et le cœur du TARDIS se révèle à Rose. Les portes se referment instantanément et le vaisseau disparaît sous les yeux de Mickey et Jackie.
Sur le satellite, les Daleks arrivent au 500ème étage, tuant Jack et Lynda. Ils entrent dans la salle de contrôle où le Docteur a la main posée sur le détonateur de l’onde delta. L’Empereur tente de raisonner le Seigneur du Temps, lui demandant si c’est un tueur ou un lâche. Il hésite longuement, tremblant, et déclare finalement être un lâche quand soudain le TARDIS apparaît. Les portes s’ouvrent dans un flot de lumière et Rose sort. Elle se révèle comme « le Grand Méchant Loup » (« Bad Wolf ») et qu’elle s’était laissé ce message à travers le temps et l’espace pour revenir. Les Daleks tentent de la tuer mais elle les arrête, désintégrant chaque atome de tous les Daleks et leurs vaisseaux. Le Docteur, sous le choc, la supplie d’arrêter et de contrôler son pouvoir, mais elle ressuscite Jack. Se sentant de plus en plus mal, le Docteur l’embrasse pour enlever le pouvoir du Vortex qui est en elle (avec une phrase devenue célèbre « je crois que tu as besoin d’un docteur »). Rose finit par tomber inconsciente, le Seigneur du Temps la ramène en sécurité dans le TARDIS. Il fait décoller le vaisseau avant que Jack ne puisse monter à bord, le laissant coincé dans le satellite 5.
Rose se réveille dans le TARDIS avec un Docteur qui montre des signes de douleur. Il lui explique que personne n’est censé absorber le Vortex et que chaque cellule de son organisme est en train de changer. Face à la panique de Rose, il lui explique l’astuce des Seigneurs du Temps pour « tromper la mort » et après un fantastique au-revoir, il se régénère dans un flot d’énergie. Après quelques secondes, il se révèle être un grand mince, aux cheveux bruns et aux yeux marrons. Le 10ème Docteur est arrivé …
Ce que j’en pense …
Le 9ème Docteur a été le premier Docteur que j’ai découvert, et quand j’ai commencé les deux derniers épisodes de la saison 1, je savais bien que son accent, ses oreilles et sa veste en cuir allaient me manquer. Mais comment allait-t-il quitter la scène ?
On commence les épisodes avec le Docteur coincé dans « Big Brother », Rose dans « Le maillon faible » et Jack dans une émission de relooking. Pour rappel, ces épisodes datent de 2005 : la téléréalité s’installe dans nos écrans depuis le début des années 2000, ce sont donc des références populaires caractéristiques d’une époque. L’humour parodique est poussé au point que certains présentateurs ont prêté leur voix à leurs doubles robotisés ! Le style est percutant et peut même cacher une forme de critique de ces émissions (le Docteur reste complètement dubitatif face à l’attitude des candidats prêts à tout pour gagner mais fait comprendre qu’il en a déjà regardé !) et même de façon générale sur les médias de masse (le Satellite 5 et son nombre vertigineux de chaînes, le contrôle de l’information qui est une forme de dictature). L’ayant vu en 2013, je me suis posée la question du « vieillissement » de ces épisodes : ne les trouverons-nous pas ridicules après une décennie, quand les émissions n’existeront plus et que les robots ne feront plus rappeler les manies des présentateurs de l’époque ? Le temps nous le dira …
Je trouvais que Christopher Eccleston était un bon acteur (particulièrement dans l’épisode 6 « Dalek ») mais il m’a bluffé sur les deux derniers épisodes. Effectivement, il n’a pas la folie de Matt Smith ou le charisme de David Tennant, mais Eccleston m’a bluffé pour la fameuse scène où il renvoie Rose sur Terre : la musique s’arrête, gros plan sur le visage du Docteur qui regarde le TARDIS une dernière fois et pointe son tournevis sonique. Là encore, pas besoin de gros effets ou de réplique particulière, la scène parle d’elle-même. On sent le renoncement et la peine du Docteur à travers ses yeux bleus et les traits de son visage. C’est une scène qui me donne encore des frissons, qu’importe le nombre de fois où je la regarde !
Russel T. Davies annonçait vouloir faire revenir les Dalek depuis le début de la relance de la série. Ils n’apparaissent clairement qu’à la fin de l’épisode 12, mais pendant tout l’épisode, un doute plane sur ces ennemis cachés derrière un oracle (le Contrôleur, qui fait penser au film « Minority Report »). Mon premier contact avec le grand ennemi du Docteur était l’épisode 6 de cette même saison, où l’on voit un Dalek seul et abandonné, montrant une forme de compassion que le Docteur ne montre même pas. Finalement, j’avais limite pitié de cette poivrière cachant une pieuvre un peu décrépie. Et dans ces derniers épisodes, on voit enfin la vraie nature des Daleks sans savoir que ce sont eux : manipulateurs, impitoyables, avec cette soif de destruction comme le Docteur nous l’avait décrit (mais qu’on ne croyait pas forcément). En plus, ils expriment des émotions humaines qui les rendent encore plus dangereux (l’Empereur s’adresse directement au Docteur pour jouer avec ses émotions). Là encore, c’est simple et efficace : les gentils contre les méchants. Et la sauce prend bien !
Ces épisodes sont absolument une bonne conclusion des arcs ouverts pendant la saison. Il y a, par exemple, les nombreuses mentions de Torchwood qui permettront d’ouvrir le spin-off du même nom en 2006 (même si les mentions seront plus nombreuses dans la saison 2). L’arc le plus important est l’explication de « Bad Wolf » qui, à première lecture, semblait plutôt négatif au fil de la saison. Ce joli « paradoxe de l’écrivain » donne la preuve à Rose qu’elle peut réussir à rejoindre le Docteur et renforce encore plus la vision non linéaire du Temps et de l’Espace dans l’univers Doctor Who (pour tout novice comme moi, à l’époque). « Bad Wolf » ou « Le Grand Méchant Loup » restera indubitablement lié à Rose Tyler (je vous invite à lire l’article « Bad Wolf » pour plus de détails). Ce qui se passe dans les épisodes légitime l’importance de la jeune fille dans Doctor Who : elle s’est imprégnée de l’âme du TARDIS et a possédé, pendant un laps de temps limité, ce que le Seigneur du Temps voit en permanence. Les rôles inversés donnent cette surprise : le Docteur est désemparé et finalement s’avoue vaincu mais le Grand Méchant Loup finit, avec son pouvoir, par le sauver lui et le monde. Et ces parties-là sont bien exprimées par les effets utilisés: le Docteur, au sol, dans une ambiance sombre et Rose, debout, dans un flot de lumière. Elle n’est plus seulement la petite jeunette que le Docteur entiché trimballe aux quatre coins de l’univers, non ! Elle a absorbé le vortex pour sauver « son » Docteur, au mépris de sa propre vie.
Par contre, la façon d’ouvrir le cœur du TARDIS est discutable. Le vaisseau n’aurait-il pas pu « choisir » de s’ouvrir à Rose pour reconnaître sa valeur ? Cette scène a cependant permis de montrer l’amour de Mickey et Jackie envers Rose, qui, malgré leur désaccord sur son choix, ont toujours soutenu la jeune fille. Malgré son égoïsme envers ses proches (il faut l’avouer), elle sait qu’elle va sacrifier sa vie pour sauver le Docteur, ce qui montre encore plus son amour pour celui-ci.
La scène du baiser du Docteur est un moment surprenant même si les sentiments entre les deux personnages sont assez clairs pendant la saison. Dans l’épisode final, ce passage permet au Docteur de reprendre sa place de héros en sauvant Rose, puisque c’est le Grand Méchant Loup qui a défait les Daleks. Bien sûr, d’un point de vue scénaristique on peut remettre en doute la nécessité de ce baiser pour sauver Rose … Mais bon ! C’est un beau moment pour tous les romantiques (dont je peux faire partie !). Cela ne gâche rien à l’histoire et c’est un peu la récompense de ce brave 9ème Docteur.
La régénération est bien sûr le final attendu. Sans sentimentalisme extrême, le Docteur tente d’expliquer le procédé en essayant le plus possible de rassurer Rose et surtout lui-même, sans aucun doute. Non sans humour, il lutte pour être sûre qu’elle sourit encore une dernière fois pour lui. Le fou à l’accent du nord s’en va, sous les yeux de Rose, embués de larmes, et son sourire. Et c’est vrai, tout au long de la saison, il a été « Fantastic » !
Le seul point vraiment négatif que je note est la musique. Je suis personnellement très attachée aux bandes originales et c’est vrai que les morceaux utilisés donnent un côté un peu série B et bon marché qui me plaît moins (ce n’est pas pour rien que la première Bande Originale comprendra la saison 1 et 2). Je pense que Murray Gold a dû faire avec ce qu’il avait à l’époque : un budget serré pour une nouvelle série ! En tout cas, il fera un travail remarquable dans les saisons suivantes.
Le scénario des deux épisodes n’est pas d’une densité extrême comme on peut le voir dans certaines fins de saisons ou régénérations. Tout au long des deux épisodes, diverses références à des aventures antérieures de la saison donnent vraiment l’impression d’une belle conclusion et d’un certain point de vue, d’un destin. L’essentiel est là : du rythme, de l’humour, de la surprise et de l’émotion. Il n’y a pas d’effets spéciaux hallucinants ou des scènes grandiloquentes mais ces épisodes se laissent voir et revoir avec un grand plaisir.
Big Bad Wolf