ToutMa ToutMa n°57 - Décembre 2019 / Janvier 2020 | Page 7
ToutMa : Comment passe-t-on des Revenants à La Guerre
des mondes (deux séries créées par Canal+)… Tu participes
aussi à des programmes courts dans l’émission Clique de
Mouloud Achour. La chaîne, réputée pour son enga-
gement dans le cinéma, serait-elle également une famille
d’acteurs ?
d’Ibrahim Maalouf contribue beaucoup à l’ambiance.
Ce n’est pas seulement un film sur le foot. On y parle
aussi de l’importance de la vie sociale générée par un club
de sport dans une petite ville de province. Des rapports
hommes-femmes aussi qui ne sont pas toujours simples...
(sourire). Je me suis vraiment amusé.
Guillaume Gouix : C’est surtout un endroit où la créa-
tion est encore assez libre. Le réalisateur des Revenants a
pu imposer pleinement sa vision aux producteurs. C’est
d’ailleurs à cette série que je dois d’avoir été choisi pour
jouer dans La Guerre des mondes. Le metteur en scène, qui
est belge, cherchait un Français plutôt psychotique (rires).
J’aime jouer la complexité, les dualités, ce qui grince un
peu... même si j’ai aussi eu des personnages tendres ou un
peu lunaires !
TM : Le conservatoire de Marseille, c’était formateur ?
Comment as-tu fait pour démarrer si jeune ?
GG : Oui, c’était super. Je ne suis resté qu’un an, après
je suis parti dans une autre école, à Cannes. J’y ai surtout
appris à me cultiver, à m’intéresser à des textes, à des au-
teurs. Et puis, avant, j’étais déjà dans un cours de théâtre,
dans mon village, à Cabriès. Je ne sais pas si on apprend
véritablement à jouer... Il y a surtout des rencontres, je
pense. Avant le conservatoire j’avais déjà eu un rôle dans un
téléfilm pour Arte, tout jeune, à 16 ans... Dérives de Chris-
tophe Lamotte. Il m’avait repéré dans un réseau de figu-
rants, j’ai passé un essai et voilà, c’était parti !
TM : Parmi les films qui ont jalonné ta carrière, quels sont
ceux qui t’ont le plus marqué ?
GG : Il y a eu Jimmy Rivière pour lequel j’ai été nominé aux
César et qui m’a ouvert des portes. Puis aussi Attila Marcel de
Sylvain Chomet, qui a beaucoup voyagé dans le monde.
Bien sûr, il y a des films plus grand public, comme La French
et Les Braqueurs. Je suis aussi très sensible aux films d’auteur,
comme le long-métrage Chez nous de Lucas Belvaux, sur le
Front national, qui a très bien marché d’ailleurs, ou encore
celui de Guillaume Nicloux, présenté à Cannes en 2018,
avec Gaspard Ulliel, Les Confins du monde. Une expérience
folle ! En fait à chaque fois, les films marquent un moment
de la vie d’un acteur...
TM : On a aussi pu te découvrir cette année dans Les Dra-
peaux de papier, première réalisation d’un jeune homme de
18 ans (lui aussi natif du Sud), Nathan Ambrosioni...
Quid de ce phénomène ?
GG : Ah, dingue ! Ce premier film a obtenu plein de prix
dans les festivals de cinéma. La rencontre avec Nathan a été
plutôt forte, avec toute l’insolence et les émotions intenses
liées à son jeune âge. Oui, il a un talent fou ! Lui aussi
m’a repéré dans Les Revenants d’ailleurs. Il va grandir vite.
Nathan a découvert le cinéma avec Harry Potter et depuis,
il a tout vu ! Il est passionnant, intuitif et son film est in-
croyable. Aujourd’hui il a 20 ans. C’est mon seul ami de cet
âge-là... Mais il a une telle maturité !
TM : On attend la sortie d’Une belle équipe (15 janvier
2020), un joli film choral avec des acteurs hauts en couleur,
réalisé par Mohamed Hamidi. Raconte...
GG : J’adore le film. Le casting est hyper éclectique : Kad
Merad, Céline Sallette, Alban Ivanov, Sabrina
Ouazani, Laure Calamy... Il me rappelle les comédies
des années 1980, du genre Coup de tête, sans être péjora-
tif, bien au contraire ! C’est un film fanfare. La musique
Décembre 2019 / Janvier 2020 _TM n°57
TM : On vient également d’apprendre que tu étais pres-
senti pour un rôle dans le prochain film d’Emmanuel
Mouret*... Que peux-tu déjà nous en dire ?
GG : Je suis déjà en train de tourner avec lui. J’adore son
écriture pleine de marivaudages, de situations complexes et
comiques à la fois. Je joue avec Niels Schneider, Camélia
Jordana, Vincent Macaigne, Émilie Dequenne...
encore un film choral. Mais nous ne sommes qu’au début
de l’aventure !
TM : Tu formes, depuis quelques années déjà, un très joli
couple avec Alysson Paradis, comédienne comme toi,
petite sœur de Vanessa et tante de Lily-Rose Depp ! On
ne peut pas s’empêcher de poser la question : ça fait quoi
de côtoyer une famille de stars ultramédiatiques ?
GG : Je ne me pose pas la question du statut. Ce sont
des artistes et des personnes que j’aime en tant que tels,
j’aime beaucoup ce qu’ils font mais ils sont, avant tout, les
membres d’une famille à laquelle je suis lié.
TM : Quels liens gardes-tu avec Marseille ?
GG : J’y ai toute ma famille ! J’y retourne dès que je peux.
J’aime aller au restaurant La Boîte à sardine, aux Réformés.
Sinon, Je suis toujours fourré au Barjac, au Panier, tenu par
mon beau-frère Djamel. Et je suis aussi très souvent au
stade ! Je suis un dingue de l’OM (rire).
* N.D.L.R. : réalisateur marseillais, notamment de Mademoi-
selle de Joncquières, avec Cécile de France (septembre 2018)
5
Retrouvez tous nos reportages sur www.toutma.fr