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THÉÂTRE
ENTRETIEN _Céline BOUCHARD
La fabuleuse histoire
d’Edmond
Le génie Michalik
raconté par Stéphanie Caillol
ToutMa : Qu’est-ce que ça fait de jouer dans une pièce à succès ?
Edmond, la pièce de théâtre aux cinq Molière 2017, va être donnée
à Marseille lors d’une représentation unique au théâtre Silvain, dans le
cadre du merveilleux festival Des mots, des étoiles, le 4 juillet prochain.
Stéphanie Caillol, comédienne originaire de Marseille, fait partie de
l’équipe des douze comédiens qui portent haut cet énorme show
théâtral et nous livre l’intimité de cette formidable épopée.
et d’affiner toujours son interprétation. Comme Jeanne, mon personnage, a en com-
mun avec moi l’amour de la poésie, cela m’aide beaucoup. Elle a du caractère et
devient vite la muse d’Edmond Rostand. Ça me stimule aussi ! (Rires)
Stéphanie Caillol : C’est extraordinaire de faire partie d’un projet qui attire 700
personnes tous les soirs, toute l’année… et ça pour un acteur, c’est quelque chose
d’incroyable. Bizarrement, la troupe a mis du temps à se rendre compte de l’ampleur
du phénomène. On a fini par en mesurer l’impact lors de nos dîners à l’extérieur au
cours desquels des gens nous exprimaient l’exaltation que suscitait la pièce. Je me
dis souvent que quoi qu’il arrive, j’aurai eu la chance de vivre cette aventure dans
ma vie, d’avoir participé à la création d’un spectacle unique, en synergie totale avec
toute une équipe (de douze comédiens) et avec Alexis Michalik, qui a ce talent
de fédérer les gens.
TM : Toujours au sujet de Michalik,
comment as-tu fait sa connaissance ?
Que penses-tu de son travail ?
SC : J’ai rencontré Alexis fin 2008… Je
suis allée voir sa pièce de l’époque, La
Mégère à peu près apprivoisée, et quelques
mois plus tard, un ami comédien que
nous avons en commun m’a informée
qu’Alexis cherchait une actrice pour
quatre dates, en remplacement sur
cette pièce, justement. J’ai bossé tout
l’été pour me préparer. Je savais tout
par cœur tellement j’avais envie d’être
choisie. Alexis a tout de suite compris
que j’étais déjà parfaitement condition-
née pour le rôle (Rires)... Je l’ai adoré
d’emblée ! À ce moment-là, il n’était pas encore très connu. On commençait à en
entendre parler mais ce n’est qu’avec Le Porteur d’histoire (dans lequel j’ai également
joué), qu’il est devenu célèbre... et qu’on l’a adulé ! Les gens hallucinaient de voir ce
jeune trentenaire tout faire seul. C’est un homme d’une vivacité prodigieuse, doté
d’une capacité d’observation énorme, fasciné par les histoires... qu’il sait parfaite-
ment retranscrire avec le juste rythme. Et il pige très vite les marges de progression
de ses acteurs... Les choses sont simples avec lui, limpides. C’est une qualité qui nous
permet en plus d’être amis dans la vie !
TM : Justement, comment le décrirais-tu, toi qui as eu la chance de travailler avec
lui plusieurs fois ?
TM : Et qu’est-ce que ça fait de venir jouer à Marseille quand on est marseillaise ?
SC : C’est une grande et belle émotion... comme un joli signe de la vie qui dirait :
« Tu as toujours cru en toi malgré les difficultés. Tu as persévéré en confiance et tu vis
aujourd’hui du métier que tu aimes. Et cerise sur le gâteau, tu joues dans cette ville
où tous tes rêves sont nés… Tu peux être fière ! »
SC : C’est un incroyable directeur d’acteurs. Il sait très précisément ce qu’il veut,
comme un chorégraphe. Il est omniprésent. Et c’est vraiment la star du spectacle…
ce qui est normal. Comme c’est un spectacle choral, les comédiens sont avant tout,
dans le bon sens du terme, les serviteurs de son œuvre. D’ailleurs, dans la presse en
général, on parle très peu des acteurs d’Edmond. Je crois que la piè