vous
RENCONTRE
ENTRETIEN
_Olivier EMRAN
Hélène
DEFRANCE
la flamme d’Hélène
Médaillée de bronze en voile, catégorie 470,
aux Championnats du monde de 2015.
Championne du monde en 2016
avec Camille Lecointre.
Licenciée à l’ASPTT Marseille.
À
écouter Hélène vous raconter sa vie, on se dit que certaines personnes ont « quelque chose » dans le sang qui les fait bouger plus haut, plus fort, plus
vite. C’est un souffle de vie supplémentaire certainement. Une petite flamme… Olympique ! On l’a ou pas. Cette jeune femme de 30 ans naît en région
parisienne et, sans que rien ne l’y destine, choisit très vite la mer comme terrain de jeu. Pourquoi ? Même elle ne le sait pas. C’est comme ça. A dix ans l’idée
de partir autour du monde l’obsède (dans le cadre d’un projet éducatif de l’association Grandeur Nature), elle insiste pendant deux ans auprès de ses parents
pour finalement partir à douze ans. Puis, elle reprend le chemin de l’école, direction Cavaillon… pour se rapprocher de la Méditerranée, poursuivre son
« expérience voile » et débuter en compétition. Et de Cavaillon, elle arrive à Marseille. La suite ? Des récompenses mondiales et olympiques. Rencontre…
ToutMa : Vous arrivez à Marseille au moment du
bac…
HD : Je me suis associée à plusieurs barreuses dont
Emmanuelle Rol avec qui, en 2010, nous deve-
nons championnes d’Europe. En 2012, nos routes
se séparent après avoir manqué notre qualifica-
tion aux J.O. de Londres. À ce moment-là, j’ai eu
envie de tout arrêter. Mais, un mois après, j’avais
de nouveau cette flamme, cette envie de repartir.
En 2013, Camille Lecointre, une barreuse avec
laquelle nous étions souvent en compétition et qui
avait fini quatrième aux J.O. de Londres, recher-
Avril / Mai 2017 _TM n°44
chait une équipière. Elle m’appelle et me demande
si je suis disponible pour les Jeux Olympiques de
Rio en 2016. J’ai accepté assez vite car depuis plus
d’un an j’étais à la recherche d’une coéquipière !
On s’est beaucoup entraînées entre Marseille,
Brest et l’étranger. On n’a pas fait grand chose
d’autre pendant cette période. Et, en 2016, nous
remportons la médaille de bronze à Rio…
HD : Oui ! Toujours s’écouter. Si l’on a de l’ambi-
tion, qu’elle soit sportive ou professionnelle, il faut
foncer. Quant au sport, c’est une véritable école
de vie, individuellement et collectivement. Grâce
au sport et à ces dix années passées dans le haut
niveau, je me sens maintenant prête pour d’autres
défis. Pour ces raisons, j’encourage les jeunes à
s’exprimer par et avec le sport, qui permet de
dévoiler des qualités insoupçonnées.
TM : Et que fait une championne quand elle est
arrivée sur le toit du monde ?
HD : Après Rio, j’avais envie de faire un break.
De ma terminale jusqu’aux J.O., je n’ai fait que
travailler, acharnée dans la réussite de mes objec-
tifs sportifs. L’olympisme me passionne toujours
autant, mais je me donne un tout petit peu de
temps encore. De plus, j’ai toujours voulu mener
de front études et sport. Et j’ai trouvé ma voie dans
le domaine de la nutrition. J’ai intégré un BTS dié-
tétique à Marseille, j’ai passé un diplôme univer-
sitaire en micronutrition du sport, en continuant
à faire des formations professionnelles, tout cela
en parallèle de mon activité de sportive de haut
niveau. Mon avenir se situe entre la diététique et le
sport. Et j’aimerais bien que cela se fasse sur Mar-
seille si possible... J’ai également d’autres oppor-
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TM : Et au Pôle France à Marseille, vous y faites
quoi ?
TM : Un message pour les jeunes ?
Hélène Defrance : Oui, j’intègre le Pôle France
de la Fédération Française de Voile. Je n’avais pas le
niveau national à proprement parler, mais j’avais
une volonté très forte. Ils recherchaient des filles
de mon gabarit pour naviguer sur les 470, une dis-
cipline qui se pratique à deux. Et je suis devenue
équipière, c’est-à-dire en charge du trapèze, avec
en même temps, une vision assez globale sur la
stratégie de course, le vent et le plan d’eau.
tunités du côté de Perpignan, dans une structure
de santé pluridisciplinaire. Je réfléchis…
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