histoire
PETIT PAPA NOËL
Pour visiter seulement les 90 millions
de foyers américains en 31 heures,
il lui faudrait effectuer 522,5 escales
par seconde avec un traîneau
de 321 300 tonnes tiré par 214 200 rennes…
Quand la science s’emballe
L
e Père-Noël a-t-il une adresse en ce monde ? À
quelle vitesse doit se déplacer son traîneau pour
desservir tous les foyers qui l’attendent ? Des questions
qui peuvent paraître bien farfelues mais que des gens
réputés savants se sont pourtant posées, avec des
conséquences surprenantes. Selon certains, le PèreNoël aurait établi sa demeure en Laponie, à Napapiiri
exactement, sur la colline de l’Oreille qui culmine
à 483 mètres. D’où la création, dès 1958, d’un Santa
Claus Village à proximité. Ce qui sera suivi, en 1983,
par l’ouverture d’une ligne aérienne reliant Londres à
Rovaniemi, la capitale de la Laponie Finnoise. Restait
le problème du transport des cadeaux. En 1972,
l’astronome américain Carl Sagan avança l’hypothèse
suivante. Pour visiter seulement les 90 millions de
foyers américains en 31 heures, il lui faudrait effectuer
522,5 escales par seconde. Bon, il lui faudrait quand
même un traîneau de 321 300 tonnes tiré par 214 200
rennes. Imposant mais parfaitement réalisable, comme
on le voit. Tout aussi sérieusement, Larry Silverberg
se basa sur la théorie einsteinienne de la Relativité pour
Hiver 2015 _TM n°38
imaginer un Père-Noël se déplaçant dans une bulle
d’espace sur le continuum spatio-temporel - lequel peut
être étiré ou compressé à volonté. Simple comme un
jeu d’enfant !
Pour conclure
que les « grands » font aux « petits » équivaudraient à
des prières adressées aux forces de l’au-delà, afin que
la vie triomphe toujours de la mort. Pensez-y dans
quelques semaines, quand vos enfants seront couchés
et qu’il sera l’heure de déposer vos cadeaux au pied du
sapin enguirlandé…
L
e 24 décembre 1951 à Dijon, face à 250 enfants, des
prêtres brûlèrent une effigie du Père-Noël devant
la cathédrale Sainte Bénigne. Ils voulaient ainsi protester
contre un folklore païen qui venait concurrencer la fête
de la Nativité. L’affaire fit alors grand bruit et réactiva
de vieilles dissensions dans la société française. Elle
devait, l’année suivante, inspirer au grand ethnologue
Claude Lévi-Strauss une remarquable étude, « Le
Père-Noël supplicié ». Appliquant à ce mythe occidental
des méthodes d’analyse expérimentées sur les sociétés
primitives, il y mettait en évidence l’opposition entre les
classes d’âge (enfants-adultes) et les rites de passage qui
s’y rattachent. Pour lui, les enfants - tout comme dans la
fête d’Halloween - symbolisent les défunts qui viennent,
à Noël, réclamer leur dû aux vivants. Ainsi, les offrandes
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