The Doppler Quarterly (FRANÇAIS) Édition spéciale 2019 | Page 13

Cela a pris du temps, mais les responsables de l’informatique d’entreprise ont pris globalement conscience de l’intérêt offert par le cloud computing. Or, si une image du cloud commence à faire son apparition dans leur champ de réflexion et leur planification stratégique, le lien entre la vision « ici et maintenant » et l’avenir tout rose du cloud a tendance à être plus flou. Les futurs envi- ronnements de cloud de ces sociétés sont diversement décrits au moyen d’expressions telles que le cloud multiple, hybride, éclaté ou distribué, voire l’informatique « de brouillard ». Tous ces sujets mériteraient amplement à eux seuls une série d’articles. Nous parlerons donc uniquement des deux termes qui sont les plus souvent confondus, et néanmoins susceptibles d’être les plus fréquemment employés au cours des prochaines années, à savoir le cloud hybride et le multi-cloud. Cloud hybride  Aucune grande entreprise, quel que soit son niveau de préparation, n’est capable de se glisser dans le cloud en un seul mouvement et ce, même si le but recherché est de migrer totalement vers un fournisseur de cloud public tel qu’AWS, Google Cloud Platform ou Microsoft Azure. Une période transitoire est obligatoirement nécessaire, durant laquelle l’entreprise verra une partie de ses ressources, systèmes et capacités de charge de travail migrer vers un cloud public, tandis que d’autres demeureront dans ses datacenters internes ou des centres d’hébergement en colo- cation. Cette interopérabilité est précisément un exemple courant de cloud hybride. À moins qu’une organisation ne soit littéralement « née dans le cloud » (c’est-à-dire construite dans le cloud public du point de vue de son infrastructure essentielle et de sa livraison de pro- duits ou services, avec une prise en charge complémentaire de services SaaS tels que la messag- erie Web, Salesforce ou Zendesk), le passage au cloud de toute entreprise doit comporter une phase préparatoire visant à intégrer une infrastructure cloud et une infrastructure héritée. Cette approche exige des décisions avisées quant au niveau d’intégration ou d’isolement qui sera appli- qué du côté du datacenter et du côté du cloud. Pour de nombreuses entreprises, il peut être tentant de greffer simplement un environnement cloud distinct aux côtés de ses datacenters traditionnels, de manière à réduire au minimum la dis- ruption de ses opérations internes et l’introduction de nouveaux outils dans ses environnements existants. Or, cette démarche débouche sur une complexité encore supérieure, car elle implique l’exécution d’un nombre croissant de fonctions au sein d’environnements multiples. Bien que les architectures de cloud hybride puissent varier, il est donc préférable, lorsque cela est possible, d’anticiper la nécessité de développer et de déployer des architectures et des plateformes intégrées. Voici quelques caractéristiques typiques des environnements de cloud hybride réussis : • Une infrastructure d’identité centralisée qui s’applique à des environnements multiples • Des connectivités haut débit persistantes et sécurisées entre l’entreprise et l’environne- ment de Cloud Computing • Des réseaux intégrés qui complètent en toute sécurité le réseau de l’entreprise, en créant une infrastructure réseau globale segmentée, mais unique • Une gestion unifiée des ressources et du suivi ÉDITION SPÉCIALE 2019 | THE DOPPLER | 11