The Doppler Quarterly (FRANÇAIS) Hiver 2018 | Page 18
Blockchain|:
comment croire en un
système de «|confi ance
sans confi ance|»|?
Ed Featherston
La technologie de stockage distribué de type « block-
chain », ou chaîne de blocs, est assurément un nouveau
paradigme pour défi nir notre approche de la comptabilité
et de la confi ance.
La confi ance. Voilà un aspect fondamental de l’interaction au sein d’une société
civile, dont l’importance est ancrée en nous depuis l’enfance. Et un concept qui
est, par ailleurs, intimement lié à notre nature profonde.
Le niveau de confi ance que nous entretenons avec les individus, les entreprises
et technologie infl ue sur notre vie quotidienne. C’est un point essentiel dont il
faut se souvenir lorsque l’on parle de nouvelles technologies. Notre degré de
confi ance est par exemple un facteur essentiel lorsque nous envisageons l’em-
ploi d’une technologie nouvelle comme solution possible pour offrir une valeur
commerciale.
Rien n’est moins vrai pour la technologie blockchain. Le blockchain est devenu
un sujet de débats animés entre plusieurs secteurs d’activité. S’il existe une
association étroite avec le Bitcoin dans ces conversations, le blockchain est
envisagé pour une grande diversité d’applications qui dépassent de loin le
champ des devises numériques. Et dès que l’on quitte l’association avec le Bit-
coin, un autre défi se pose. La confi ance.
Étant donné l’importance de cet enjeu, imaginez la réaction que l’on peut avoir
en apprenant que le blockchain est un système de « confi ance sans confi -
ance »... Prise au premier degré, l’expression sonne comme un oxymore. Pour
bien comprendre comment la « confi ance sans confi ance » s’applique au block-
chain et peut malgré tout être fi able, faisons un bref détour par l’évocation d’un
personnage familier de la littérature anglo-saxonne :
Ebenezer Scrooge et son livre de comptes.
Scrooge est, comme on le sait, le prêteur d’argent notoire et avare dépeint par
Charles Dickens au XIXe siècle dans « Un conte de Noël ». Ce récit a fait l’objet
de nombreuses adaptations cinématographiques. Personnellement, la préférée
est « Scrooge, » la comédie musicale mettant en vedette Albert Finney. Dans
une scène particulière, on voit Scrooge haranguer plusieurs personnages pour
leur réclamer le remboursement des prêts qu’il leur a consentis. Chaque fois
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