LIGNES DE FOND
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LIGNES DE FOND
Milos Raonic
PAR VALÉRIE TÉTREAULT Ancienne joueuse professionnelle, classée 112e à la WTA en 2010, et responsable régionale, communications et relations médias à Tennis Canada
AUX J. O. DE RIO
EN 2016, POUR LA PREMIÈRE FOIS DEPUIS 16 ANS, LE CANADA POURRA DE NOUVEAU ESPÉRER VOIR L’ UN DE SES JOUEURS DE TENNIS MONTER SUR LE PODIUM LORS DES JEUX DE RIO.
J’ avais 12 ans quand Sébastien Lareau et Daniel Nestor ont donné au Canada sa première médaille olympique dans la discipline du tennis en surprenant les Woodies en grande finale pour rafler l’ or. Pourtant, 16 ans plus tard, le souvenir est encore très clair dans mon esprit. Est-ce que je me rappelle du premier titre du Grand Chelem de Nestor? Pas vraiment. Et celui de Lareau? Très vaguement... On a beau avancer que les Grands Chelems sont les titres les plus convoités dans notre sport, reste que les Jeux olympiques sont magiques. D’ abord parce qu’ ils ne surviennent qu’ une seule fois aux quatre ans, ce qui ne donne que très peu d’ élus pour le nombre d’ appelés, mais surtout parce qu’ ils ont toujours été et resteront l’ événement le plus rassembleur, procurant à chaque nation un grand sentiment de fierté.
En 2016, pour la première fois depuis 16 ans, le Canada pourra de nouveau espérer voir l’ un de ses joueurs de tennis monter sur le podium lors des Jeux de Rio. Certes, nous encouragerons Eugenie dans l’ épreuve du simple, dans celle du double mixte, peu importe avec qui elle fera la paire, et possiblement dans celle du double féminin aux côtés de Gabriela Dabrowski. Mais cet espoir de médaille reposera majoritairement sur les épaules de Milos Raonic. Depuis le début de la saison, l’ Ontarien a été fort impressionnant.
Alors que plusieurs s’ attendaient à ce qu’ il ait besoin de quelques tournois pour retrouver son niveau compétitif suite à ses nombreuses blessures survenues en 2015, Milos a défié tous les pronostics et les statistiques en raflant le titre à Brisbane face à Roger Federer, avant d’ atteindre
le carré d’ as aux Internationaux d’ Australie. Freiné par Murray, il semblait même en voie de se faufiler jusqu’ à sa première finale en tournoi du Grand Chelem, si ça n’ avait été d’ une blessure à un muscle adducteur qui est apparue alors qu’ il menait deux manches à une.
Depuis, il ne dérougit pas et se présente, selon moi, comme étant actuellement le deuxième meilleur joueur mondial derrière l’ imperturbable Novak Djokovic. D’ ailleurs, au moment de disputer le Masters de Monte-Carlo, Milos occupait le deuxième rang du classement de la course vers les finales de l’ ATP. Ses performances ne sont pas le fruit du hasard. Lorsque Milos était sur les lignes de côté, il ne s’ est pas apitoyé sur son sort et a plutôt redoublé d’ ardeur pour trouver des manières de devenir meilleur. Certains amateurs aimeraient peut-être le voir plus émotif sur le terrain, mais s’ il y a une chose qu’ on ne peut pas lui reprocher, c’ est bien son éthique de travail. Il s’ applique à bien faire toutes les petites choses sur lesquelles il a le contrôle.
SI SON CORPS PEUT BIEN TENIR D’ ICI LÀ ET LUI PER- METTRE DE CONNAÎTRE UNE PRÉPARATION OPTIMALE, ALORS, IL POURRA VISER LE RÊVE DE TOUT ATHLÈTE: REMPORTER UNE MÉDAILLE OLYMPIQUE.
14 No 103- Mai 2016- Par Tennis Québec