Tennis-mag no 105 - Novembre 2016 Tennis-mag no 105 | Page 17

© Ron Turenne
MÊME SI UN JOUEUR CONNAÎT BEAUCOUP DE SUCCÈS CHEZ LES JUNIORS , S ’ IL EST DE GABARIT PLUTÔT PETIT AVEC PEU DE CHANCE DE CONTINUER DE SE DÉVELOPPER , LA TRANSITION S ’ ANNONCE DÉJÀ PLUS DIFFICILE .
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Grigor Dimitrov lors de la Coupe Rogers 2016 tenue à Toronto . e Rogers 2016 tenue à Toronto .
Selon certaines recherches , 50 % des joueurs qui ont été classés parmi le Top 10 mondial chez les juniors parviennent à percer le Top 100 du classement de l ’ ATP ou de la WTA . Par contre , l ’ âge moyen serait de 25,2 ans pour les filles et 27,4 ans pour les hommes . Ils doivent donc faire preuve de persévérance et de patience pour parvenir à leurs fins .
Il est également primordial que l ’ athlète soit bien entouré . Souvent , les joueurs de moins de 18 ans ont la chance de partir en tournées organisées par leur fédération . Ils voyagent donc en compagnie d ’ un entraîneur et de quelques compatriotes avec qui ils peuvent s ’ entraîner , échanger et partager . Ce sont toujours de très belles expériences et , rapidement , ils se sentent à l ’ aise . Cependant , à leur arrivée sur le circuit professionnel , bien souvent , les athlètes se retrouvent soudainement seuls . S ’ ils ont les ressources nécessaires , ils pourront au moins continuer à voyager avec un entraîneur , ce qui est fort souhaitable , mais l ’ esprit de camaraderie qu ’ ils retrouvaient chez les juniors n ’ existe plus . Ils doivent se mêler à un nouveau groupe de joueurs qui sont , pour la plupart , plus âgés . Cela peut être intimidant pour certains joueurs .
Finalement , l ’ aspect physique est selon moi extrêmement important , particulièrement chez les hommes . Notre sport a grandement évolué au cours des deux dernières décennies et devient de plus en plus physique . Même si un joueur connaît beaucoup de succès chez les juniors , s ’ il est de gabarit plutôt petit avec peu de chance de continuer de se développer , la transition s ’ annonce déjà plus difficile . On n ’ a qu ’ à penser à Filip Peliwo . Même s ’ il compte deux titres du Grand Chelem chez les juniors en plus de deux finales et qu ’ il a conclu l ’ année au sommet du classement , il est toujours à l ’ extérieur du Top 350 de l ’ ATP quatre ans plus tard .
Si on reste du côté des joueurs canadiens , on peut aussi parler de l ’ évolution de Milos Raonic . Âgé de 25 ans , il a déjà accompli beaucoup plus que Dimitrov . On n ’ a qu ’ à parler de sa finale à Wimbledon ou encore du 4 e rang mondial qu ’ il vient d ’ atteindre pour la deuxième fois de sa carrière . Depuis longtemps , il se positionne comme le joueur le plus dangereux de cette génération aux côtés de Kei Nishikori . Pourtant , Milos était loin d ’ être l ’ athlète que l ’ on remarquait le plus chez les juniors . En effet , même s ’ il a disputé plusieurs tournois l ’ année de ses 18 ans ( Milos est né le 27 décembre 2008 ), il n ’ a pu faire mieux qu ’ une 35 e place mondiale et son meilleur résultat en Grand Chelem a été une présence au deuxième tour .
À mon avis , la raison de ce succès tardif est fort simple ... Milos pratiquait un style de jeu qui prend souvent plus de temps à développer et à maîtriser . Un jeu qui est risqué et qui repose sur la puissance . Avec ses six pieds et cinq pouces , il a mis un certain temps à retrouver sa coordination .
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No 105 - Novembre 2016 - Par Tennis Québec
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