NOTRE POINT DE VUE
Tennis Québec souhaite offrir un
environnement sain et un milieu sécuritaire
pour tous. Tennis Canada et l’ensemble
des associations provinciales de tennis
prennent TRÈS au sérieux cet enjeu.
Tennis Québec est très impliquée dans
cette lutte. C’est pourquoi j’ai décidé d’en
faire l’une de mes priorités en agissant
à titre de responsable dans ce dossier.
Nous prenons tous les moyens nécessaires
pour protéger nos jeunes et notre clientèle
vulnérable. Des politiques et des codes
de conduite ont, entre autres, été mis en
place. Nous travaillons toujours à rendre
les procédures plus claires et surtout plus
connues. C’est important. Si ces mesures
préventives ne sont pas infaillibles, elles
deviennent des moyens de dissuasion
fort efficaces à l’endroit des harceleurs,
des abuseurs et des prédateurs. Ces
outils de prévention les placent dans une
position de faiblesse. Ils se sentent pris et
encadrés dans un système. Même si ces
moyens de prévention sont bénéfiques,
il n’en reste pas moins que la bataille est
loin d’être gagnée.
NOUS POUVONS FAIRE MIEUX
Nous voulons nous assurer que les
jeunes soient bien traités par tous les
intervenants impliqués dans notre sport.
Malheureusement, ce n’est pas toujours
PAR JEAN-FRANÇOIS MANIBAL
DIRECTEUR GÉNÉRAL DE TENNIS QUÉBEC
le cas. C’est particulièrement vrai dans le
milieu compétitif alors que beaucoup trop
de pression est mise sur les enfants. Je
suis témoin et j’entends parler de choses
qui me jettent par terre. Un parent qui
pousse son enfant au surentraînement.
Un autre qui interpelle les enfants des
autres. Un entraîneur qui pénalise de
façon excessive ses athlètes. Voilà trois
exemples qui démontrent que la violence
psychologique et le harcèlement sont
bien présents dans notre environnement.
Malheureusement, on assiste régulièrement
à des scènes du genre sur nos terrains.
Il y a aussi les cas d’abus sexuels. Il est faux
de prétendre que le tennis est épargné par
ce problème. La preuve, nous avons déjà
eu à gérer des cas par le passé. Le premier
qui me vient en tête est celui de Bertrand
Charest. Peu de temps après que les
accusations aient été portées à son endroit,
nous avons appris qu’il avait gravité autour
de jeunes dans notre système lorsqu’il
était partenaire d’entraînement dans un
programme de haute performance au sein
d’un club de la province. En conclusion :
nous ne sommes pas à l’abri de telles
situations. Rappelez-vous que 9 fois sur
10, les victimes ont été agressées par des
gens qu’ils connaissaient ou qui étaient,
semble-t-il, dignes de confiance. Cela
nous pousse à en faire encore plus. C’est
pourquoi nous travaillons de pair avec
différentes organisations comme Tennis
Canada, Sport’Aide ou l’Association des
professionnels de tennis (APT), pour protéger
encore davantage notre communauté.
MESSAGE AUX ORGANISMES DE TENNIS DE
LA PROVINCE
La responsabilité des différents organismes
de tennis de la province est très importante.
Nous devons être conscients qu’une
académie, une municipalité ou un club
s’expose à des poursuites s’il est démontré
que l’organisme n’a pas procédé à certaines
vérifications avant de confier des enfants
à un individu en position d’autorité. Une
éventuelle inactivité à ce sujet pourrait
coûter très cher à l’organisme ciblé. C’est
pourquoi Tennis Québec travaille très
fort afin que tous les entraîneurs de la
province soient certifiés. Cela implique
que chaque personne soit soumise à
une vérification de ses antécédents
judiciaires. C’est une façon pour nous
de vous protéger, en tant que club,
académie et municipalité. Rappelez-
vous que nous ne sommes surtout pas
là pour vous mettre des bâtons dans les
roues. Au contraire, nous sommes là pour
vous aider et ainsi, faire de notre sport
un milieu sain et sécuritaire.
TENNIS-MAG Nº 116 - DÉCEMBRE 2019 - PAR TENNIS QUÉBEC
49