Tennis-mag #107 - Juin 2017 Tennis_Mag #107-Numerique | Page 15
© Tennis Québec/Agustin Guerra
Rien ne m’empêchera
d’accomplir
mes
« Je ne peux pas la priver des titres obtenus,
mais aujourd’hui, je ne peux lui accorder la
wild-card demandée. Les titres gagnés ici,
elle les a conquis dans les règles sans ne rien
devoir à personne, » a affirmé Giudicelli via
Facebook live. « S’il existe des wild-cards pour
des retours de blessure, il n’existe pas pour
des retours après une sanction pour dopage.
C’est à elle seule de reconquérir ses titres. »
Les médias sociaux se sont rapidement
enflammés, plusieurs personnes se rangeant
derrière la joueuse, clamant qu’elle aurait
dû au moins recevoir une invitation pour
disputer les qualifications. Pendant ce temps,
Sharapova s’affairait à disputer son match de
deuxième tour à Rome face à Mirjana Lucic-
Baroni. Elle allait éventuellement être forcée
de se retirer à la deuxième manche, mais ne
passerait pas en conférence de presse par
la suite. C’est donc par la voix des médias
sociaux qu’elle y est allée d’une déclaration
où elle laissait clairement savoir à tout le
monde que sa volonté de revenir au plus
haut niveau était toujours intacte : « Rien ne
m’empêchera d’accomplir mes rêves. Et j’en
ai de nombreux. »
DES TOURNOIS ET DE LA WTA
ENVERS ELLE N’A CERTAINEMENT
PAS PLU À TOUTES LES
JOUEUSES DU CIRCUIT.
rêves
Porte d’Auteuil tant que son classement ne
l’y autorisera pas.
CET ACCUEIL AUSSI CHALEUREUX
La réalité fait en sorte que, contrairement à la
très grande majorité des tournois, les Grands
Chelems n’ont pas besoin d’une Maria Sharapova
pour s’assurer de vendre des billets. Ils les
vendront de toute façon. Ils se retrouvent donc
davantage dans une position où ils peuvent se
permettre de passer des messages et afficher
clairement leurs couleurs et leurs convictions.
Personnellement, je ne pouvais être contre
cette décision de la FFT. Absolument rien ne
les obligeait à prendre un laissez-passer qu’ils
pouvaient donner à une joueuse française
de la relève pour le concéder à la Russe. Là
où ils ont toutefois perdu mon soutien, c’est
dans l’annonce faite quelques minutes plus
tard, lors de laquelle on nous apprenait que
le Français Constant Lestienne recevait un
laissez-passer pour les qualifications. Or, l’an
dernier, Lestienne avait été suspendu pour
sept mois par le TIU (Tennis Integrity Unit),
une instance indépendante dont le rôle est
d’enquêter sur les cas de corruption liés aux
paris sportifs. Nous mettions donc les deux
cas en parallèle et, même s’il reste hardi de
comparer les quelques euros qu’avait misés
le Français sur une centaine de paris avec
l’affaire du meldonium de Sharapova, on a
selon moi raté une belle chance de passer
un message clair.
Maria Sharapova lors de son passage à Montréal en 2014 pour la Coupe Rogers.
No 107 - Juin 2017 - Par Tennis Québec
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