AU TENNIS , QUAND TU FAIS DES BONS COUPS , TU FAIS DES BONS COUPS . IL FAUT ARRÊTER DE PENSER AUX MAUVAIS !
Jean-Michel , à quel moment as-tu commencé à jouer au tennis ?
J ’ ai commencé tard . Lors de ma première tournée de spectacles , il y avait un terrain de tennis très près de l ’ endroit où on écrivait . Je préparais mon spectacle et j ’ avais besoin de m ’ aérer l ’ esprit et de bouger . J ’ avais une vieille raquette de tennis … en bois ( rires )! Je suis donc allé m ’ acheter des balles et j ’ ai commencé à jouer ! […] Il y avait un de mes techniciens qui a commencé à échanger avec moi . Puis , je me suis inscrit pour suivre des leçons […]. Quand j ’ étais jeune , je jouais contre le mur . J ’ étais très bon ( rires )! J ’ ai perdu beaucoup de balles sur le toit de l ’ école !
Je pense que ton frère fait la mise en scène de ton spectacle et je sais qu ’ il joue au tennis aussi … Tu ne voulais pas jouer avec lui ?
J ’ aimerais être capable de faire de longs échanges avec mon frère parce qu ’ il est vraiment bon . Lui , du tennis , il en mange ! Moi , je suis passionné de hockey . Maintenant , l ’ été , je mets le hockey de côté et je joue plus au tennis . Je vais donc être capable de faire des échanges un peu plus longs . Je ne pourrai peut-être pas le battre encore , mais au moins échanger !
Est-ce que vous jouez des parties ?
Au début , on se réchauffe , ensuite on joue des matchs . Mais quand c ’ est rendu 6-1 , 6-0 , 6-0 ( rires ), il me dit « OK , on va faire des échanges » ( rires )! Et là , il me donne de petits trucs pour m ’ améliorer . C ’ est bien , je trouve que c ’ est une belle façon de passer du temps en famille . Je le fais avec mon frère mais je le fais aussi avec mes filles . Il y a des terrains près de chez moi . Donc , l ’ été , on loue des courts pour une heure ou deux . Souvent , on joue à quatre , en double . C ’ est une belle activité à faire en famille !
Est-ce que tu suis aussi le tennis professionnel ?
Oui ! Je suis ça avec ma fille qui est une passionnée de sports . […] J ’ aime beaucoup Raonic , Djokovic aussi … J ’ aime aussi Monfils ! Je l ’ apprécie parce qu ’ il est spectaculaire . C ’ est l ’ fun de le voir . Tu vois que c ’ est un passionné ! Et je pense que ce qui fait en sorte que tu vas réussir dans ce sport-là , c ’ est le fait d ’ avoir du plaisir et que ça reste un jeu .
Souvent , on fait des liens entre les joueurs de tennis et les gens qui font de la scène , car les deux disciplines demandent une force mentale . Au tennis , les joueurs ont des petits rituels d ’ avantmatch , ils visualisent … Est-ce que tu abordes tes spectacles de la même façon ?
En spectacle , oui . Au tennis , je ne l ’ applique pas encore . Il faudrait que je le fasse , probablement que ça améliorerait mon tennis . Quand on faisait des échanges tout à l ’ heure , tu me disais « tu es dans le futur , tu n ’ es pas dans le présent » ( rires )! Je vois le coup que tu veux faire , mais la balle n ’ est même pas encore arrivée ! Dans mon métier , on visualise avant d ’ entrer sur scène . On pense à la scène . On pense à avoir du plaisir . Ça revient à ce que je disais tout à l ’ heure : on joue au tennis pour avoir du plaisir . Sur scène , il faut que ce soit la même chose . Il faut que j ’ aie du plaisir . Plus je m ’ amuse , plus le public s ’ amuse . Je fais souvent la comparaison entre le spectacle et le tennis . Moi , je fais le service , mais j ’ ai besoin d ’ un retour du public . Et , quand il y a un retour , il y a un échange et plus les échanges sont là , plus c ’ est l ’ fun . Souvent , si tu envoies un gag et qu ’ il n ’ y a pas de retour , là tu travailles , tu patines et c ’ est plus fatigant . Si c ’ est dans le plaisir et dans l ’ échange , ça fait en sorte que le spectacle est meilleur .
Dans le tennis , il y a des jours où tout va bien et d ’ autres où rien ne fonctionne . Les joueurs ont d ’ ailleurs des trucs pour essayer de retrouver leur rythme . Est-ce que c ’ est un peu comme ça sur la scène ? Il doit y avoir des soirées où c ’ est plus difficile que d ’ autres ?
Oui , il y a des soirées où tu t ’ attends parfois à une réaction plus forte et elle n ’ est pas là . Avant , si je faisais un spectacle dans une salle où il y avait 1 000 personnes et qu ’ il y en avait une qui avait les bras croisés en avant et qui ne riait pas , moi je « focussais » sur cette personne-là , au lieu de me concentrer sur les 999 autres qui avaient du plaisir . Je me disais : « Qu ’ est-ce que je fais de pas correct ? Pourquoi est-ce que cette personne-là ne rit pas ? » Je m ’ acharnais . Je voulais la faire rire . Ça devient épuisant . Maintenant , j ’ ai trouvé des trucs pour aller les chercher par la bande , si tu veux . J ’ ai arrêté de me concentrer sur cette seule personne , mais sur le plaisir de la salle en général . Au tennis , quand tu fais des bons coups , tu fais des bons coups . Il faut arrêter de penser aux mauvais !
Présentée par : No 107 - Juin 2017 - Par Tennis Québec
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