Tennis-mag #103 - Mai 2016 Tennis-mag #103 - Mai 2016 | Page 8

LA CHRONIQUE DE JAMES HYNDMAN TENNIS-MAG LE JOUEUR AMATEUR NE COMPTE QUE SUR LUI-MÊME […] POUR LUI, NUL ARBITRE À L’HORIZON, AUCUN JUGE DE LIGNE AU REGARD ACÉRÉ, PAS LE MOINDRE « HAWK-EYE » EN VUE : IL DEMEURE TRIBUTAIRE D’UNE INTENTION PLUS OU MOINS LOYALE, D’UNE MORALE À GÉOMÉTRIE VARIABLE, D’UN CONCEPT AUSSI ANACHRONIQUE QU’ÉLASTIQUE : LE FAIR-PLAY ! Fair-play RÉPONSE RAPIDE. LA TOUTE NOUVELLE BURN FST La vitesse colle à votre style? La Burn FST est conçue expressément pour vous! La conception octogonale du cadre accroît la vitesse de la tête de la raquette alors que la forme du manche X2 ERGO peut être personnalisée, offrant ainsi une prise qui donne puissance et précision lors de vos revers à deux mains. © Tennis Québec/James Hajjar En vieux centenaire qu’il est, le tennis est friand de traditions, de règlements, de protocoles, de lois écrites et non écrites. Le sport a fait du chemin, vous me direz, il s’adapte. Certes. Il ne ménage pas les efforts pour se mettre au goût du jour. C’est qu’il a besoin d’adeptes et de spectateurs. De plus en plus d’adeptes et de plus en plus de spectateurs. Il se met la pression sur les épaules, le sport. Parlez-en à Eugène1. Et par ici les panneaux publicitaires, et par là les courts déclinés sur tous les tons de bleu, de vert et d’ocre, et vlan les tubes de l’heure dans les oreilles, les tenues fluos qui éclaboussent (les équipementiers ont de l’imagination à revendre), les écrans géants pétaradants, les caméras-drônes qui volent par-dessus les têtes, les concours « live » et survoltés entre les matchs (voire entre les jeux), les commentateurs affairés au don d’ubiquité : on les croit en cabine et les voici trottinant sur le court… Dieu merci, les us et coutumes du tennis perdurent malgré tout, pour notre bonheur à tous et pour la pérennité du sport avant tout. Le blanc immaculé de Wimbledon. Les scores tarabiscotés, héritage du jeu de paume, le vieil ancêtre : 15, 30, 40… Le prosaïque et AUTREFOIS L’APANAGE D’ARISTOCRATES TATILLONS SUR L’HONNEUR, LE TENNIS DEMEURE CE QU’IL N’A JAMAIS CESSÉ D’ÊTRE, D’HIER À AUJOURD’HUI: UN SPORT FAIT DE SUEUR ET D’HOMMES. élémentaire pile ou face pour le choix du service. La poignée de main entre gentlemen ou gentlewomen avant comme après la bataille. Le prévenant « Sorry mate ! » d’un Hewitt qui se désole d’un mauvais lancer de balle. Le « Out !!!! » hurlé à pleins poumons par le juge de ligne tendu comme un arc. Ou encore le silence d’or des vrais aficionados pendant l’échange… Oui, il reste encore quelques bonnes raisons de se réjouir avant de devoir déclarer un jour, l’âme et la raquette en peine : « Non, le tennis n’est plus ce qu’il était… ». Quoiqu’on en dise, la compétition au plus haut niveau a toujours fière allure. Pour les simples mortels que nous sommes, c’est— est-il besoin de le dire — une tout autre affaire. Les règles d’antan ne nous sont d’aucun secours, pas plus que les dispositifs derniers cris. Le joueur amateur ne compte que sur lui-même, il est sans recours, nu comme un ver, lâché dans la fosse au lion des matchs sans foi ni loi. Pour lui, nul arbitre à l’horizon, aucun juge de ligne au regard acéré, pas le moindre « Hawk-Eye » en vue : il demeure tributaire d’une intention plus ou moins loyale, d’une morale à géométrie variable, d’un concept aussi anachronique qu’élastique : le fair-play ! À chacun de s’y conformer avec toute l’honnêteté, ou le peu d’intégrité, dont Répondez rapidement à l’appel! Visitez le Wilson.com ou rendez-vous chez votre détaillant préféré. [1] Eugène Lapierre, vice-président de Tennis Canada et directeur du volet montréalais de la Coupe Rogers >> (La suite en page 55) No 103 - mai 2016 - Par Tennis Québec 09