Au lendemain de la Première Guerre mondiale, alors que les puissances mondiales se partageaient les territoires de l’Empire ottoman vaincu, l’armée grecque occupa les côtes occidentales de l’Anatolie : la région de Smyrne. La partie grecque visait ainsi à réaliser ses visées nationales, la megali idea, qui consistait à créer une grande Grèce englobant de vastes régions encore ottomanes. Bientôt, Turcs et Grecs s’affrontèrent dans une guerre, qui se termina, en 1922, par une défaite complète de la Grèce.
Mais hormis son aspect politique et militaire, l’évacuation des territoires anatoliens par l’armée grecque entraîna une catastrophe humanitaire. Les forces nationalistes turques forcèrent, en effet, les populations chrétiennes, grecques et arméniennes, à quitter leurs lieux d’habitation et à embarquer vers la Grèce. Les menaces et les mesures d’intimidation furent multiples. L’incendie provoqué, en septembre 1922, dans les quartiers chrétiens de la ville de Smyrne traduit la volonté radicale des autorités d’exclure l’élément chrétien de la nouvelle Turquie que Mustafa Kemal, s’efforçait alors de créer.
À partir de septembre 1922, des centaines de milliers de réfugiés, majoritairement grecs-orthodoxes, affluèrent vers la Grèce qui ne disposait pas de moyens suffisants pour accueillir, assister et gérer un nombre aussi élevé de réfugiés. Dans un premier temps, les nouveaux arrivants furent débarqués dans le plus grand désordre et de manière totalement arbitraire sur les îles ou le continent grecs. ...
La Grèce : terre d’accueil pour des dizaines de milliers Arméniens
L’incendie de la ville de Smyrne, en septembre 1922 (coll. Michel Paboudjian).
La population de Smyrne massée sur les quais dans l’attente d’être embarquée (coll. Michel Paboudjian).