* Mariages arrangés. Ce procédé fut souvent employé par les comités de l’Union d’Alep, de Beyrouth et de Jérusalem qui avaient à leur charge des jeunes filles abandonnées, pour trouver un destin à ces dernières. Les responsables locaux de l’Union jouaient le rôle de véritables parents, encourageant avec vigueur leurs mariages avec des compatriotes. Chacun avait ainsi le sentiment de contribuer à la survie de la nation, tout en assurant l’intégration sociale des orphelines. L’Union restait cependant très exigeante à l’égard des candidats — le plus souvent inconnus des orphelines, les postulants vivaient en Égypte, à Jérusalem, aux États-Unis, voire en Argentine — et demandait des renseignements précis sur leur situation matérielle, leur moralité et leur santé. Les dossiers établis sur la jeune fille demandée en mariage et le demandeur étaient envoyés au Caire, au comité exécutif de l’Union, qui décidait alors du sort de l’alliance. Outre des informations ordinaires, comme le nom, le prénom, le lieu et la date de naissance, le comité exécutif demandait aux comités locaux de répondre à des questions plus délicates : par exemple si l’orpheline était disposée à se marier avec le postulant ? Si celle-ci avait des parents lointains s’intéressant à son sort ? Dans l’affirmative, ceux-ci devaient donner leur consentement. L’envoi du carnet de santé de l’orpheline était également nécessaire. Le postulant aux mariages devait de son côté fournir des renseignements sur son âge, sa profession, sa situation financière et familiale. ...
L’intégration sociale des orphelins adultes : une des tâches principales de l’Union
Mariages de Jeunes filles de l’orphelinat de l’Union, à Beyrouth (Arch. Bibl. Nubar).