Série des livres numériques de l’UVA Livre #1: Plateau arménien | Page 35

35

Il baptisa le lieu «Armavir» d’après son propre nom et nomma le fleuve «Yeraskh» en l’honneur de son petit-fils Yerast.»

L’Araxe n’est pas navigable. De nombreux ponts furent construits pour le traverser. Les plus connus sont ceux de Basen, Ervandakert, Artachat, Nakhitchevan et Djougha. On attribue la construction du pont de Djougha à Alexandre le Grand (de 356 à 323 av. J.C.). La disparition de ces ponts est due à la nature imprévisible du cours du fleuve. Comme en atteste Moïse de Khorène (Ve siècle), le fleuve coulait autrefois à travers les anciennes capitales d’Armavir, Artachat et Vagharchapat, mais son cours se détourna plus tard de ces villes et dès lors, ses ponts furent démolis. C’est pour cela que le poète romain Tibulle (54-19 B.C) appelait l’Araxe «le fleuve qui ne tolère pas les ponts».

Le fleuve Araxe a été glorifié par les historiens et les écrivains locaux, aussi bien qu’étrangers. Le poète romain Virgile (Ier siècle av. J.-C.) a dépeint le fleuve Araxe comme le symbole de la force nationale, de la liberté et de l’esprit récalcitrant du peuple arménien. L’un des plus célèbres poèmes dédiés au fleuve est «Les larmes de l’Araxe» de Rafael Patkanian (1830-1892).

L’historien Moïse de Khorène associe le nom Yeraskh à Yerast, le petit-fils d’Aramayis (lui-même petit-fils de Hayk). Il écrit: «Aramayis construisit une maison sur les rives d’un fleuve.