Strickland : Un village disparu Hiver 2014 | Page 11

faits divers et

annecdote

Pendant les mois d’octobre, novembre et décembre 1927, les habitants de Strickland ont subi quelques pertes dues aux maladies. Dans la paroisse, on comptait dix cas de fièvre typhoïde et quarante cas de scarlatine chez les enfants. Le 16 décembre, seize adultes sont décédés à cause de ces maladies. Puisque dans ce temps-là les chemins n’existaient pas encore, le seul moyen d’aller chercher le médecin était avec la draisine (motor-car) du contremaître, Jean-Baptiste Pouliot, chargé de l’entretien de la voie du Canadien National. Le curé devait aller chercher le médecin à Fauquier et le reconduire par la suite avec la draisine. À plusieurs reprises, il a fallu transporter un malade à l’hôpital de Cochrane.

Un jour, un cas médical urgent nécessitant des soins hospitaliers survient et le seul moyen rapide de transporter le malade à l’hôpital est le train. Cependant, en temps normal, le Canadien National ne s’arrêtait pas à Strickland. Il faut donc demander un arrêt spécial, qui est malheureusement refusé. Même si cela pouvait entraîner de lourdes amendes, les villageois décident de faire signe au train à l’aide de grands drapeaux rouges. On avait ordonné à quatre hommes de se placer près de la civière et d’embarquer le malade dès que les portes du train s’ouvriraient.