STANCE KITEBOARDING ATTITUDE #64 | Page 42

l’interview Littér’air Photos : Martin Bruno Apercevoir le minois d’Alex Caizergues en kiosque c’est plutôt fréquent, en revanche, croiser son regard en librairie à côté des best-sellers du moment, c’est nettement plus déroutant. En octobre dernier, notre roi du chrono hexagonal a sorti son premier bouquin, Plus vite que le vent. Qu’on vous rassure, l’ouvrage parle de kite, il parle même de records, de blessure, de compétition et de destinations paradisiaques. Avouez que ça méritait quand même une petite interview ? Alex Caizergues Salut Alex, alors dans ton livre, on apprend qu’avant d’être pro rider tu étais commercial. Est-ce que tu veux dire qu’à une époque de ta vie tu as eu les cheveux courts et ta garde-robe était constituée d’autre chose que des boardshorts ? Ah ah, oui en effet, avant de faire du kite mon métier (p****n, qu’est ce que j’adore dire ça !) j’ai bien été commercial, donc assis derrière un bureau et pendu à mon téléphone. Je bossais alors pour la centrale d’achats des magasins Magic Surf, centrale basée à Marseille, pour un réseau de shops répartis sur tout le littoral français. C’était vraiment top parce que d’une part, je pouvais tester à peu près tout le matos de kite dispo sur le marché, mais surtout c’est là que j’ai fait la connaissance d’une bonne partie du milieu de la glisse, ce qui m’a ensuite pas mal aidé pour trouver mes premiers sponsors, notamment F-ONE ! Tu reviens sur ta blessure en 2012 à Leucate et sur le fait que tu as décidé de ne pas te faire opérer. C’est justement un sujet auquel on s’intéresse de près dans ce numéro-ci ! Peux-tu nous dire comment tu as vécu cette blessure ? En quoi elle a été une source supérieure de motivation, ou non ? Cette blessure a était un sacré coup dur. Elle s’est produite alors que j’  étais en tête d’une manche du Mondial du Vent, j’aurais d’ailleurs peut être remporté cette édition là, on ne le saura jamais… Ensuite, elle est intervenue alors que tous les signaux concernant la tentative de record que l’on était en train de lancer, le Salt and Speed, étaient au vert : je venais de signer un partenariat de 4 ans avec Volkswagen Véhicules Utilitaires, les Salins soutenaient le projet et j’étais dans une super forme… Bref, une grosse gamelle et on se retrouve dans le VSAB des pompiers, les larmes aux yeux et des projets tout chamboulés  ! Mais avec le soutien de mes proches et l’avis de mon « staff médical » (Eric, mon beau-père, médecin du sport, et Fabien mon kiné), on a décidé d’éviter l’opération. Un long mois à rider mon canapé et me voilà en route vers le CERS de Cap Breton, histoire de se refaire une santé. Là, c’est clair que je n’ai jamais autant bossé le physique de toute ma vie ! Mon objectif était de revenir au plus vite, les championnats du monde de vitesse ayant lieu 3 mois plus tard, au mois de juillet. Bref, sacré challenge. Mais la motivation était là, et grâce à un staff totalement dévoué, je me suis retrouvé sur l’eau 4 semaines plus tard. Je pense que si tu fais de la compétition à haut niveau, il est très difficile d’éviter la blessure. Bien sûr, ça peut être plus ou moins grave, mais ça fait partie du jeu. Alors oui, on peut dire que cette blessure m’a sur-motivé pour la suite de ma Alex Caizergues, en plein boulot… p:42 064 064 p:43