l’interview Littér’air
Photos : Martin Bruno
Apercevoir le minois d’Alex Caizergues en kiosque
c’est plutôt fréquent, en revanche, croiser son regard
en librairie à côté des best-sellers du moment, c’est
nettement plus déroutant.
En octobre dernier, notre roi du chrono hexagonal a sorti
son premier bouquin, Plus vite que le vent. Qu’on vous
rassure, l’ouvrage parle de kite, il parle même de records,
de blessure, de compétition et de destinations paradisiaques. Avouez que ça méritait quand même une petite
interview ?
Alex
Caizergues
Salut Alex, alors dans ton livre, on apprend qu’avant d’être pro rider tu
étais commercial. Est-ce que tu veux dire qu’à une époque de ta vie tu as
eu les cheveux courts et ta garde-robe était constituée d’autre chose que
des boardshorts ?
Ah ah, oui en effet, avant de faire du kite mon métier (p****n, qu’est ce que
j’adore dire ça !) j’ai bien été commercial, donc assis derrière un bureau et
pendu à mon téléphone. Je bossais alors pour la centrale d’achats des magasins
Magic Surf, centrale basée à Marseille, pour un réseau de shops répartis sur
tout le littoral français. C’était vraiment top parce que d’une part, je pouvais
tester à peu près tout le matos de kite dispo sur le marché, mais surtout c’est là
que j’ai fait la connaissance d’une bonne partie du milieu de la glisse, ce qui m’a
ensuite pas mal aidé pour trouver mes premiers sponsors, notamment F-ONE !
Tu reviens sur ta blessure en 2012 à Leucate et sur le fait que tu as décidé
de ne pas te faire opérer. C’est justement un sujet auquel on s’intéresse de
près dans ce numéro-ci ! Peux-tu nous dire comment tu as vécu cette blessure ? En quoi elle a été une source supérieure de motivation, ou non ?
Cette blessure a était un sacré coup dur. Elle s’est produite alors que j’ étais
en tête d’une manche du Mondial du Vent, j’aurais d’ailleurs peut être remporté cette édition là, on ne le saura jamais… Ensuite, elle est intervenue alors
que tous les signaux concernant la tentative de record que l’on était en train de
lancer, le Salt and Speed, étaient au vert : je venais de signer un partenariat de
4 ans avec Volkswagen Véhicules Utilitaires, les Salins soutenaient le projet et
j’étais dans une super forme… Bref, une grosse gamelle et on se retrouve dans
le VSAB des pompiers, les larmes aux yeux et des projets tout chamboulés !
Mais avec le soutien de mes proches et l’avis de mon « staff médical » (Eric,
mon beau-père, médecin du sport, et Fabien mon kiné), on a décidé d’éviter
l’opération. Un long mois à rider mon canapé et me voilà en route vers le CERS
de Cap Breton, histoire de se refaire une santé. Là, c’est clair que je n’ai jamais
autant bossé le physique de toute ma vie ! Mon objectif était de revenir au plus
vite, les championnats du monde de vitesse ayant lieu 3 mois plus tard, au mois
de juillet. Bref, sacré challenge. Mais la motivation était là, et grâce à un staff
totalement dévoué, je me suis retrouvé sur l’eau 4 semaines plus tard.
Je pense que si tu fais de la compétition à haut niveau, il est très difficile d’éviter
la blessure. Bien sûr, ça peut être plus ou moins grave, mais ça fait partie du jeu.
Alors oui, on peut dire que cette blessure m’a sur-motivé pour la suite de ma
Alex Caizergues, en plein boulot…
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