RUE DES BEAUX ARTS 71 n°71 | Page 77

Si quelques interludes orchestraux semblent presque mélodiques, ils sont vite oubliés dans la tension généralisée. Nancy, mars 2013 Les lignes vocales se caractérisent par un traitement erratique avec Sprechgesang et sauts de registres en abondance. L’écriture vocale est compressée à l'extrême, avec des dialogues éclatant à un rythme rapide. Barry mêle les phrases les plus banales comme “They have been eating muffins” (Ils ont mangé des muffins) à des mélodies extravagantes. Le propre nom de Jack, avec sa brièveté épicée, devient presque un motif musical lorsque Gwendolyn crache à plusieurs reprises son horreur. Lady Bracknell et Miss Prism sont toutes deux germanophiles et Gerald Barry en a fait des compositeurs. Elles ont toutes les deux l’occasion de chanter l’Ode à la Joie de Schiller dans l’allemand original. Ailleurs, la scène de querelle entre Gwendolen et Cecily est menée à travers des mégaphones. La confrontation entre Cecily et Gwendolyn culmine au moment où celle-ci a attaqué son compagnon avec des propos durs, tandis que quarante assiettes ont été systématiquement démolies par un percussionniste sur les 77