chargées de sous-textes intelligents. Benjamin Keaton semblait lui
aussi à l’aise dans son casting en qualité que co-leader dans le rôle de
Jack Worthing. Il s’est livré à un grand jeu du chat et de la souris avec
son antagoniste - la terrifiante mais merveilleuse - Lady Bracknell. Il
s’agit notamment là d’une autre performance remarquable : un rôle
travesti de l'acteur gallois Brian André. Merveilleusement dépeinte avec
panache et grandeur, sa Lady Bracknell alliait des répliques
spirituelles et acides à un style excentrique tout fait charmant, mais
délicieusement incisif. L’acteur australien Chris Grabski était
irréprochable en Cecil, avec juste la bonne dose d’étiquette et de
méfaits. Gabriel, joué par James Johnson, avait une énergie
débordante et son enjouement insuffla vraiment une vie détonnante à
son personnage. Il est très clair que l’excellente mise en scène de Mark
Winstanley assemblait le tout et propulsait vers le haut l’ensemble du
spectacle avec fermeté et vigueur.
A la fin, le public s’est retrouvé dans un état de choc silencieux alors
qu'un hommage était rendu au génie souffrant, Oscar Wilde. C’était
70