RUE DES BEAUX ARTS 71 n°71 | Page 70

chargées de sous-textes intelligents. Benjamin Keaton semblait lui aussi à l’aise dans son casting en qualité que co-leader dans le rôle de Jack Worthing. Il s’est livré à un grand jeu du chat et de la souris avec son antagoniste - la terrifiante mais merveilleuse - Lady Bracknell. Il s’agit notamment là d’une autre performance remarquable : un rôle travesti de l'acteur gallois Brian André. Merveilleusement dépeinte avec panache et grandeur, sa Lady Bracknell alliait des répliques spirituelles et acides à un style excentrique tout fait charmant, mais délicieusement incisif. L’acteur australien Chris Grabski était irréprochable en Cecil, avec juste la bonne dose d’étiquette et de méfaits. Gabriel, joué par James Johnson, avait une énergie débordante et son enjouement insuffla vraiment une vie détonnante à son personnage. Il est très clair que l’excellente mise en scène de Mark Winstanley assemblait le tout et propulsait vers le haut l’ensemble du spectacle avec fermeté et vigueur. A la fin, le public s’est retrouvé dans un état de choc silencieux alors qu'un hommage était rendu au génie souffrant, Oscar Wilde. C’était 70