Par conséquent, si Wilde a intégré un certain nombre de maniérismes
de du Maurier, la chute de l’intérêt que le caricaturiste portait à
l’esthétisme, a peut-être participé à diminuer celui de Wilde à
perpétuer ces maniérismes.
La transition d’une phase à l’autre peut s’expliquer pour Wilde par son
besoin d’opérer dans un environnement connu, et nous verrons
comment cela a servi à le définir non seulement pour ses
contemporains, mais aussi pour lui-même. Autant pour du Maurier
que pour Wilde, l’habitude primait sur la nouveauté : les dessins
ultérieurs de du Maurier peignent comme ordinaires les scènes dont il
avait jadis pointé le ridicule. Si, comme le rapporte l’historien de
« Punch », R.R.G. Price, le magazine ne nourrissait pas un grand
intérêt pour les arts et n’a jamais dépassé les stéréotypes avec les
artistes, du Maurier doit partager le blâme avec son éditeur, F.C.
Burnand, qui regardait l’esthétisme comme un ‘culte’ repris par des
‘escrocs’. L’autre grand cartoniste social de cette période, Charles
Keene, mort en 1891, ne semble pas s’être intéressé aux esthètes pour
les types qu’il représentait, et la domination iconographique de du
Maurier, rétrécit le champ d’interrelation de Wilde. « Lequel d’entre
vous a inventé l’autre ? » leur demanda un jour Whistler, comprenant
comment Wilde se construisait lui-même sur des schémas existants
d’émulation et d’opposition.
Le point de vue de Burnand le conduisit à écrire une pièce satirisant
les esthètes, The Colonel, avec James Fernandez jouant un personnage
wildien. La première eut lieu à Londres en février 1881. Encore une
fois, et de façon précoce, c’était Wilde qui était parodié. La pièce
remporta un énorme succès et une compagnie de tournée prit la route
tandis que la compagnie initiale poursuivit à Londres au Prince of
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