RUE DES BEAUX ARTS 70 n°70 | Page 82

Rue des Beaux-Arts n°70 – Janvier/Février/Mars 2020 Le Père Dunne est resté longtemps silencieux sur ce qui s’est passé dans cette chambre, où ne restaient que Ross, agenouillé auprès du lit, et lui-même. Mais pendant l’été 1945, presque 45 ans après la mort de Wilde, il fit un long récit des dernières heures d’Oscar : « [Wilde] était incapable d'articuler mais s'efforçait de réciter les actes de Foi, etc. suggérés, et montrait les signes d'une conversion sincère...... Comme l'homme était dans un état semi-comateux, je n'ai pas osé administrer le saint Viatique [la Sainte Eucharistie lorsqu'elle était donnée à une personne en danger de mort] ; cependant, je dois ajouter qu'il [...] est sorti de cet état en ma présence. À son réveil, il donna des signes de conscience intérieure....... En effet, je fus pleinement satisfait qu'il m'ait compris quand je lui dis que j'étais sur le point de le recevoir dans l'Église catholique et que je lui ai donné les derniers sacrements...... Et quand j'ai répété à son oreille les Saints Noms, les Actes de Contrition, de Foi, d'Espérance et de Charité, avec les actes d'humble résignation à la volonté de Dieu, il a tout essayé pour répéter les mots après moi. » Sur le registe de l’Eglise St Joseph, le Père Cutbert Dunne reporta les détails de son ministère, inscrit sous le numéro 547 : “1900/Nov. 29. Today, Oscar Wilde, lying ‘in extremis’ at the Hotel d’Alsace, 13 Rue des Beaux-Arts, Paris, was conditionally baptized by me.                                                         “CUTHBERT DUNNE. He died the following day, having received at my hands the Sacrament of Extreme Unction” Le lendemain, 30 novembre, il reçut un billet de Ross qui lui annonçait la mort de son ami, la messe à St Germain des Près et les funérailles à Bagneux. Le 1 er décembre, Ross lui adressa un «  petit bleu  », par 82