RUE DES BEAUX ARTS 70 n°70 | Page 76

Rue des Beaux-Arts n°70 – Janvier/Février/Mars 2020 musicaux qui semblent un peu plus lents que le reste de l’opéra. La musique des scènes suivantes est bien plus variée. À la fin du prologue, Dorian obtient le tableau. Dans ce spectacle, c’est une œuvre originale – mais plutôt petite – de Patrick Müller. Le premier acte commence dans la maison de Lord Henry, avec Dorian attendant son ami. Nous voyons Lady Victoria qui fait des déclarations spirituelles sur la musique de Wagner. Puis, la confession amoureuse de Dorian mène à une musique romantique, alors qu’il décrit dans une sorte de Sprechgesang la beauté et les capacités d'actrice de Sybil Vane. La scène suivante dans le théâtre est une expérience catastrophique avec un Roméo stupéfiant, une Juliette très mauvaise et un Dorian déçu. Ayant vu Sybil dépouillée de toute magie shakespearienne, Dorian la jette de manière effroyable. Dans la dernière scène du premier acte, c’est Basil qui annonce à Dorian le suicide de Sybil. Dorian, tellement touché par l'annonce de sa mort, peut presque l'entendre l'appeler, alors le duo entre lui et Basil devient un trio. Après avoir également poignardé Basil, la première moitié de l'opéra se termine par la mort de deux personnages principaux. Une longue ouverture introduit le deuxième acte. Bowes donne au public un moment bref et lent pour faire le deuil de Basil et de Sybil, avant de se lancer dans la débauche musicale. Avec des rythmes tapageurs il symbolise maintenant l’attitude hédoniste de Dorian. La première scène dans une fosse à opium est dominée par la seule et brève apparition du frère de Sybil, James Vane, avant de disparaître dans la nuit pour chercher le meurtrier de sa sœur. Dans une deuxième scène qui n’apparaît pas dans le roman, Lady Wotton prend la décision de partir et trouve le courage de le dire à Lord Henry. Cette 76