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Rue des Beaux-Arts n°70 – Janvier/Février/Mars 2020 par une équipe de production entièrement féminine qui s’engage à produire des productions accessibles, immersives et innovantes. The Picture of Dorian Gray est à l’origine d’un grand nombre d’adaptations à l’opéra depuis la deuxième décennie du vingtième siècle et reste populaire comme texte de source jusqu’à ce jour. Le plus récent était Dorian Gray. A Quest for Ethernal Youth, un opera de chambre de la compositrice Mariana Ungureanu sur un livret d'Emmanuel Reibel, créé le 23 juin 2017 à Paris (cf. critique dans RdBA numéro 61: The Critic as Artist). Le nouvel opéra anglais est le résultat d’un long processus de création. Il y a plusieurs années, le compositeur Oliver Bowes était directeur de la musique et chef de chœur de l’église anglicane Saint-Marc à Florence. Là, il a rencontré le jeune librettiste Jamie Fox, qui avait lui aussi l’idée de prendre du temps pour transformer le fantasme d’un opéra en une réalité plus cohérente. Ils ont adapté le roman de Wilde à l’opéra qui a été joué en septembre dernier devant le public à Londres. Bowes et Fox réduisaient l'intrigue complexe à l'essentiel. Si on compare le livret avec le roman, on peut noter une grande simplification apportée à l'original. Trouver de la musique à la hauteur de l’esprit de Wilde était un défi. Jusque-là, le jeune compositeur n'avait écrit que de la musique chorale et quelques chansons. The Picture of Dorian Gray était la première œuvre longue d'Oliver Bowes à affronter une performance publique. C’est un opéra lyrique avec des affinités avec les passacailles de Henry Purcell, les airs de Georg Friedrich Händel, les opéras de Benjamin Britten, de Claude Debussy et de Richard Wagner. La musique la plus efficace et la plus 74