Rue des Beaux-Arts n°70 – Janvier/Février/Mars 2020
ordonne : « Qu’on lui donne ce qu’elle demande ! » Wilde avait terminé
par : « C’est bien la fille de sa mère ».
Pour des raisons sans doute musicales, nous remarquons que Mariotte
a écourté et supprimé de nombreux passages du drame wildien,
concourant ainsi à faire perdre au texte « une part de son ambiguïté
sémantique 1 ». Le compositeur va également transformer certains
passages de la pièce en choisissant d’affecter certaines parties à des
endroits différents de ce qu’avait prévu le dramaturge anglais.
Pour autant, on remarque que pour la découpe de son livret, Mariotte
a procédé d’une manière très structurée en opérant une division de la
pièce originale en sept scènes :
Présentation des deux personnages principaux (Salomé et
Scèn Jean)
e 1
par l’intermédiaire des personnages secondaires (le jeune
syrien, le le page, les premier et second Soldats).
Scèn
e 2
Scèn
e 3
Salomé découvre le prophète, elle veut le voir. Elle réussit à
obtenir grâce à ses atours la sortie du saint jusqu’ici enfermé
dans son cachot.
Iokanaan sort de sa citerne, la jeune femme est prise d’une
folle passion pour lui. Elle expose son but : « baiser sa
bouche ». Narraboth, le jeune syrien, se tue.
1 FAUQUET, Joël-Marie, « Quand une Salomé en cache une autre » dans Avant-Scène Opéra (L’), Richard Strauss : Salomé,
septembre-octobre 2007, Paris, Editions Premières Loges, p. 91.
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