Rue des Beaux-Arts n°70 – Janvier/Février/Mars 2020
scènes du monde, repris inlassablement avec des distributions
prestigieuses et un succès jamais démenti.
Cependant, Salomé nous réserve un dernier mystère, car cette pièce
qui pourrait passer pour un relatif échec, a joui d’un large
retentissement dans le monde de l’art, en débordant du domaine
théâtral de multiples façons. Hormis l’admiration que lui portent de
nombreux Wildiens, la Salomé de Wilde a été chantée, non seulement
par Richard Strauss, mais par le français Antoine Mariotte, élève de
Vincent d’Indy, qui lui consacra un opéra, et aussi par Florent
Schmitt, auteur du poème symphonique « La tragédie de Salomé ». Elle
fut célébrée par les grands noms de la danse Loïe Fuller, Maud Allan et
sa « Vision de Salomé », Isadora Duncan, et même par des chanteurs
de variété comme Jean-Patrick Capdevielle, le groupe Indochine, le
goupe Echo, U2, le chanteur japonais Kaya et l’anglais Pete Doherty.
Un jeu vidéo intitulé « Fatale », sorti en 2009, se veut être un hommage
à la Salomé d’Oscar Wilde. Quant au cinéma, il a largement usé et
abusé de ce personnage transgressif, hélas, parfois affadi sur le grand
écran. Et on ne peut omettre les nombreux artistes qui se sont
succédé depuis Aubrey Beardsley pour illustrer la pièce. Citons-en
seulement quelques-uns, comme les français André Derain et Almery
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