Rue des Beaux-Arts n°70 – Janvier/Février/Mars 2020
parle anglais pour administrer les derniers sacrements à un
mourant ? »
Connaissant la nature de Wilde, Ross lui avait déconseillé une
éventuelle conversion au catholicisme, et Oscar avait confié un jour :
« Je voudrais effectivement rejoindre l’Eglise catholique, mais à
chacune de mes tentatives, Robert Ross se tient à ma porte comme un
ange armé d’un glaive enflammé, et me chasse. »
Le Père Cuthbert racontera que Ross lui avait confié regretter cette
attitude, « mais il craignait que Wilde ne soit que dans une de ses
humeurs fluctuantes et estima qu'il était plus sûr de lui laisser le
temps de prouver la stabilité de sa détermination. Naturellement,
Wilde aurait pu prendre l’initiative, mais on peut imaginer l’état
d’esprit auquel la honte et le déshonneur de sa chute l’avaient réduit.
Et, comme nous le savons, les convertis hésitent souvent à approcher
un prêtre lorsqu'ils envisagent cette étape importante. En fait, il
voulait que quelqu'un le guide. »
« Quoi qu'il en soit, aucune mesure n'a été prise à l'époque. Wilde s'est
contenté d’imposer une obligation de conscience à son ami, en lui
faisant promettre que, s'il tombait soudainement malade et était en
danger de mort, la première chose qu'il devait faire était d'appeler un
prêtre à son chevet et de le faire recevoir dans l'Église. Cela a été
convenu entre eux deux.»
Quand le Père Dunne arrive à l’hôtel, il trouve Oscar à peine conscient.
Pour cette raison, certains se demandent si la conversion de Wilde en
était vraiment une puiqu’il n’était pas capable d’exprimer sa volonté.
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