Revue Six Étoiles Revue Six Étoiles hiver 2008/2009 | Page 30

ARTICLE VEDETTE MISSION D’ESPION Quiconque aime lire des romans d’espionnage ou se tord de rire devant les déboires de l’agent Maxwell Smart sera intrigué par le International Spy Museum à Washington, D.C. Pour rassembler la plus vaste collection jamais présentée publiquement d’artefacts liés à l’espionnage international, le International Spy Museum a fait appel à l’expertise d’anciens chefs de la CIA et du KGB. D’ailleurs, le directeur général du musée, E. Peter Earnest, a lui-même consacré 36 années de sa vie à la CIA. Les visiteurs du musée prennent une fausse identité, déchiffrent des codes secrets, identifient des espions déguisés et font l’objet de surveillance couverte tout au long de leur visite. À travers ces expériences interactives et ces environnements d’immersion, le musée aborde des événements actuels, dévoile des histoires vraies, et présente des centaines de véritables outils du domaine de l’espionnage. Et quels outils fascinants! Utilisé par les espions du KGB au milieu des années 60, « Le baiser de la mort » était une arme à feu de 4,5 mm, dissimulée dans un tube de rouge à lèvres. L’existence de l’arme a été détectée pour la première fois à un poste frontalier pour passer à Berlin-Ouest. Outre les rouges à lèvres, les briquets, les stylos, les pipes et les paquets de cigarettes constituaient de nombreuses options pour camoufler des armes lors d’opérations clandestines, mais le dispositif à éviter À TOUT PRIX : le pistolet rectal de 4,5 mm du KGB qui était enrobé de caoutchouc et dissimulé exactement où son nom le suggère. Sans contredit une arme dont on ne veut pas que le coup parte prématurément! La chaussure d’espion avec microphone dans le talon est une invention du KGB dans les années 60 et ressemble à un gadget tout droit sorti de la série Get Smart. Grâce à un émetteur radio dissimulé dans le talon, on l’utilisait pour suivre, à son insu, les conversations secrètes du porteur! On avait préalablement chargé un domestique ou un valet ayant accès aux vêtements de la personne d’introduire les chaussures truquées et d’activer le microphone en retirant une goupille blanche du talon. La cible devenait alors une station radiophonique ambulante, transmettant toutes ses conversations à un poste d’écoute tout près. Les moyens employés par les espions pour épier les conversations foisonnent! Un appareil d’écoute pour souche d’arbre, inventé par la CIA au début des années 70, fut disposé dans les bois, près d’une base militaire soviétique pour intercepter des transmissions radio top secrètes. Les photos sont une gracieuseté du : International Spy Museum Alimentée à l’énergie solaire, la gaine du dispositif avait la texture de l’écorce d’un arbre. Un satellite captait ensuite l’information enregistrée par le dispositif. L’écoute n’était pas la seule façon de soutirer de l’information confidentielle. Dès les premiers jours de l’espionnage, les pigeons voyageurs ont été de fidèles alliés des espions. Se caractérisant par leur vitesse et leur habileté à retourner à destination, peu importe le temps, les pigeons, équipés de minuscules caméras, étaient lâchés au-dessus de sites militaires. Tandis que l’oiseau volait, les caméras prenaient des photos sans arrêt. Une fois les pigeons à destination, on développait et interprétait les photos. Aussi, si vous avez toujours nourri une passion plus grande pour James Bond que pour votre profession, vous pouvez, pour quelques dollars de plus, participer à l’activité thématique « Opération espionnage ». Pendant une heure remplie d’action, vous jouez le rôle d’un agent du renseignement américain dans une mission internationale dont l’objectif est de repérer un missile disparu avant qu’il ne tombe entre mauvaises mains. Mis au défi de « vous sentir, de penser et d’agir » comme un véritable espion, il vous faudra peut-être assurer la surveillance vidéo de réunions clandestines, décrypter des conversations audio secrètes, vous introduire International Spy Museum 800 F Street NW, Washington, DC www.spymuseum.org dans une enceinte haute sécurité, percer un coffre-fort et chercher des indices au risque d’être découvert, et subir un test polygraphique, le tout, en prenant des décisions de dernière minute. Voilà un musée qui ne laissera personne indifférent!