Revue Six Étoiles Revue Six Étoiles automne/hiver 2019 | Page 15
incontournable pour les accros à l’adrénaline de plus de 9 ans, en
particulier si l’idée de vous élancer sur une tyrolienne à travers
les arbres vous séduit. Les plus jeunes aventuriers, à condition
de peser au moins 20 kg, peuvent opter pour le Muskoka Zip
Lines and Aerial Park de Bracebridge.
Pour ceux qui recherchent encore plus d’élévation, il
est possible de faire une balade panoramique à bord d’un
hydravion. L’un des opérateurs, Georgian Bay Airways, offre
diverses excursions, dont un tour des couleurs automnales qui
survole les lacs Manitouwabing, Joseph et Rosseau. Les plus
polyvalents peuvent choisir de faire cette balade panoramique
pour éviter la circulation autour des chalets.
Les petits avions qui transportent les villégiateurs et les
visiteurs à Muskoka ne sont pas une nouveauté et divers
services nolisés sont offerts depuis un bon moment. En fait,
l’un des premiers vols commerciaux au Canada a eu lieu en
1920, de Toronto vers Muskoka. Plus tôt cette année, lorsque
Porter Airlines a lancé sa liaison entre l’aéroport du centre-
ville de Toronto et l’aéroport de Muskoka situé à Gravenhurst,
l’itinéraire a fait sensation. Pendant la haute saison, le vol de 35
minutes quitte Toronto le jeudi soir et revient le lundi matin; les
longues fins de semaine, le vol de retour atterrit à l’aéroport de
l’île de Toronto le mardi.
Cette initiative démontre la croissance de la région et
l’apport de visiteurs, notamment ceux du sud de la frontière,
mais avec seulement une saison estivale d’existence, il est encore
trop tôt pour spéculer sur l’impact de cette nouvelle liaison. Les
collectivités de Muskoka suivent de près les développements
de ce genre. Cela est logique, puisque l’immense attrait de
Muskoka est lié à sa nature vierge, son air pur, son eau pure et
ses forêts matures.
La région a besoin que juste assez de personnes la visitent
chaque année pour aider les collectivités à prospérer, mais
un trop grand nombre de touristes ou de développements
créerait un point de basculement. Des comités se consacrent
à la préservation de l’intégrité environnementale de Muskoka,
mais dans un contexte d’offre et de demande, les entreprises
savent que la demande l’emporte et qu’il est possible de faire
plus d’argent, beaucoup d’argent.
Au début des années 1800, cet endroit était bien différent. Il
a été la première demeure des Ojibwés, et le nom « Muskoka »
est tiré de celui d’un chef local, Misquuckkey (ou Mesqua Ukie).
Les Ojibwés cultivaient la terre, chassaient et pêchaient. Ils se
sont établis près de la ville actuelle de Port Carling avant d’être
forcés par les colons européens à se rendre sur Parry Island, au
nord de Parry Sound. En 1881, un autre peuple autochtone, les
Iroquois, s’est établi à Muskoka, à la suite de batailles similaires
à celles avec les colons du Québec. La communauté fondée
par les Iroquois existe toujours de nos jours dans la réserve de
Wahta Mohawk, qui se trouve juste à l’ouest de la ville de Bala.
En 1888, le gouvernement de l’Ontario a promulgué la loi
Free Grants and Homestead Act pour tenter de convaincre
les agriculteurs de cultiver la terre à Muskoka. Des milliers
de colons sont arrivés, mais n’ont trouvé que peu de terres
cultivables, en raison des forêts touffues et du sol rocheux inégal,
qui s’est révélé difficile à dégager, et de la mauvaise qualité du sol
qui rendait les efforts d’autant plus ardus.
PHOTOS : (EN HAUT ET À GAUCHE) TOURISME MUSKOKA; PHOTO : (À DROITE) BRÜHMÜLLER STUDIO
revue six étoiles 15