Revue Six Étoiles Revue Six Étoiles automne 2018 | Page 40
SPORTS MOTORISÉS
Les origines du rallycross remontent à la fin des années
1960, mais le sport a réellement pris son envol au milieu des
années 1980. C’est à cette époque que les tristement célèbres
voitures de rallye du groupe B de la FIA ont été bannies à
la suite de plusieurs accidents graves, certains impliquant
même des foules incontrôlables de spectateurs. Horrible. À
partir de là, ces voitures de rallye n’ont été autorisées qu’à
courir en rallycross – souvent à l’intérieur d’un stade, le
circuit offrant un espace adéquat pour toute cette puissance
insensée et cette conduite dynamique. du monde de rallye et chef de l’équipe Subaru, ainsi que le
septuple champion du monde des rallyes Sebastien Loeb.
Le rallycross a été une discipline exclusivement européenne
jusqu’à la fin des années 2000, lorsque l’intérêt s’est développé
en Amérique du Nord. Plusieurs évolutions de ce sport ont
eu lieu en Amérique du Nord, notamment sous la forme
d’une épreuve des X Games pendant quelques années. Ces
compétitions réunissaient des sauts gigantesques donnant
lieu à des hécatombes qui plaisaient à la foule. Aujourd’hui,
nous avons un Championnat de rallycross des Amériques
stable et émergent ainsi qu’une série mondiale bien établie, le
Championnat du monde de rallycross FIA. À première vue, la voiture de rallycross Subaru ressemble
un peu à la WRX STI. Elle est toujours propulsée par le célèbre
moteur EJ BOXER SUBARU et équipée de la traction intégrale
symétrique Subaru que nous connaissons et apprécions tous,
mais là s’arrêtent les similitudes. Ici s’arrêtent les similitudes.
Ces deux séries se sont déroulées simultanément lors d’une
fin de semaine de courses épique qui a eu lieu à Trois-Rivières,
au Québec, en août dernier. L’événement faisait partie des
festivités du Grand Prix de Trois-Rivières (GP3R), qui s’est
déroulé sur deux fins de semaine consécutives sur un circuit
urbain véritablement légendaire au Canada.
À l’ère où les actualités sont toujours plus brèves et les
capacités d’attention encore plus limitées, le rallycross est un
sport motorisé idéal. Les courses ne durent pas longtemps,
soit environ cinq à huit tours. Les concurrents doivent
traverser quatre vagues de qualification, une demi-finale et
une finale; la finale regroupe les trois meilleurs de chaque
demi-finale, pour un total de six voitures.
Aucune endurance n’est requise ici — le rallycross se
déroule à pleine intensité du début à la fin.
Pour votre humble serviteur, véritable fan de rallye, la fin
de semaine du GP3R a été une expérience tout simplement
fantastique. Les courses du Championnat du monde des rallyes
réunissaient nuls autres que Petter Solberg, l’ancien champion
Trois voitures de la bannière de Subaru of America
participaient à la course du Championnat de rallycross des
Amériques. L’une des WRX STI modifiées était pilotée par
Chris Atkinson, une autre était pilotée par l’ancien champion
du monde des rallyes junior Patrik Sandell et, en quelque
sorte une surprise de dernière minute, la dernière voiture
était pilotée par l’ancien champion du monde de Formule un,
Jacques Villeneuve.
La carrosserie est presque entièrement faite de matériaux
composites de qualité aéronautique. La suspension est
renforcée et simplifiée, ce qui permet des réparations et
des réglages rapides. Un gigantesque conduit d’air alimente
le radiateur situé dans le coffre. Étrange, je sais, mais il s’y
trouve pour une bonne raison, et croyez-moi, il fait le travail.
La puissance de 600 chevaux n’est également pas à négliger.
Cette Subaru est une véritable fusée sur roues. L’élément
le plus intéressant, et de loin, est le système de contrôle de
lancement, utilisé pour catapulter la voiture au départ. Il a un
son féroce et permet aux pilotes d’accélérer plus rapidement
que toute autre voiture de course sur la planète. Vous pensez
qu’une WRX STI de production est rapide? Cette voiture passe
de 0 à 100 km/h en deux fois moins de temps! C’est dément.
Cependant, la voiture de course a donné des résultats mitigés
à l’équipe Subaru of America. D’excellents résultats en demi-
finale ont permis à Atkinson et Sandell d’accéder à la finale
de six voitures. Le seul champion de F1 de notre pays n’a pas
eu cette chance : même s’il possède un talent naturel, Jacques
Villeneuve a eu peu de temps pour pratiquer et il a éprouvé
des problèmes mécaniques, ce qui l’a écarté de la finale. Deux
sur trois, ce n’est pas trop mal à ce niveau de compétition.
Avec de solides prestations en finale, Sandell et Atkinson
ont terminé respectivement quatrième et cinquième. Les
conditions s’étaient détériorées dans la section en terre
battue. Les équipes ont éprouvé des problèmes d’adhérence
et les Subaru n’ont pas fait exception. Ce n’est peut-être pas
le résultat escompté, mais ainsi va la vie. Une seule personne
peut l’emporter et les autres doivent se partager les miettes.
Nous avons fini par rencontrer nos héros. Enfin, pas
vraiment, mais nous les avons vus piloter et cela me suffit.
Cela en valait-il la peine? Assurément. La fin de semaine du
GP3R figure dorénavant sur la liste des événements annuels
que je ne veux pas manquer. Si vous êtes amateur de course
comme moi – et je me doute que vous l’êtes si vous avez lu
jusqu’ici – croyez-moi, cela en vaut la peine.
40 revue six étoiles