Revue Six Étoiles Revue Six Étoiles automne 2018 | Page 33

CLIENT VEDETTE RIEN NE SERT DE COURIR, IL FAUT PARTIR À POINT TEXTE DE CYNTHIA ROSE; PHOTOS DE STEVEN KELL I l n’y a pas longtemps, alors que je dégustais mon dîner avec une amie, le serveur nous a apporté nos thés glacés et nous a demandé : « Aimeriez-vous avoir une paille, ou préférez- vous plutôt sauver les tortues? » J’ai été étonnée du contraste entre les deux options, mais assez perspicace pour reconnaître le choix socialement responsable et répondre : « Pas de paille, merci, j’adore les tortues. » De retour à la maison, devant mon écran d’ordinateur, j’ai rapidement constaté que nos petites amies reptiliennes ne s’en tirent effectivement pas très bien ces temps-ci — et les pailles abandonnées ne constituent qu’une partie du problème. Des huit espèces de tortues que l’on retrouve en Ontario, toutes sont considérées comme des « espèces à risque » et quelques-unes entrent maintenant dans la catégorie « en voie de disparition ». Le nombre de tortues est en chute libre en raison de la perte de leur habitat ou du braconnage pour le commerce des animaux de compagnie et le marché illégal d’aliments. Le facteur le plus important du déclin de leur population est la mortalité causée par les collisions avec des voitures. Les tortues font souvent leur nid près des routes et n’en sont séparées que par peu d’obstacles; leur taux de naissance est déjà bas et comme tout le monde le sait, elles sont lentes. Lorsque l’on tient compte de ces trois facteurs, on comprend pourquoi les voies publiques de cette province sont si dangereuses pour nos amies à carapace. revue six étoiles 33