Oppidum de Gergovie vu du nord. Photo ARAFA - Gui-03.
Cependant, si les succès de César, à la tête de douze légions, sont
indéniables, les Gaulois lui ont donné du fi l à retordre. La durée du
siège de la cité biturige, le combat qu’il a livré en zone marécageuse
devant Noviodunum, où sa cavalerie reçoit in extremis le soutien
des cavaliers germains, a laissé entrevoir aux Gaulois les failles de
l’armée romaine, failles confi rmées pendant le siège d’Avaricum où
César échoue, en attaquant un campement de Vercingétorix.
Alors, avec une armée romaine plus faible, d’autres possibilités
s’offrent aux Gaulois. C’est probablement Commios, l’un des
chefs de la coalition, en mission chez les Parisii et les Aulerques,
qui réussit à diviser l’armée romaine. En effet, César est obligé
de laisser Labienus monter sur Lutèce et poursuit Vercingétorix
en territoire arverne.
César arrive devant Gergovie, enfi n c’est ce qu’il écrit, car en fait
trois cités gauloises se dressent devant lui.
Gondole, Corent, Gergovie,
trois cités importantes devant César
L
a bataille de Gergovie n’est pas la seule défaite de César. Un
an auparavant, il perd pratiquement deux légions au nord
des Ardennes. Dans les mois qui suivent, pour venger l’af-
front, César ordonne le massacre du peuple éburon. Juste avant
l’hiver, dans le doute, il fait exécuter un important chef sénon,
Acco. Alors que César est parti en Italie pour rendre compte au
sénat et lever de nouvelles légions, l’insurrection éclate.
Très vite cependant, César joint ses légions, profi tant pour cela
d’une diversion qu’il organise dans les Cévennes avec Brutus.
Labienus, basé chez les Trévires, le rejoint. Les deux généraux
pénètrent en pays carnute, Cenabum est prise en moins de deux
jours, puis c’est au tour d’Avaricum, la capitale des Bituriges, qui
tombe au bout d’un siège éprouvant de plusieurs semaines.
Trois cités arvernes, existantes au I er siècle av J.-C., se dressent
donc devant César. Tous les spécialistes s’accordent sur l’exis-
tence de ces importantes villes gauloises au moment même de
la guerre des Gaules, mais aucun ne peut affi rmer avec certitude
laquelle était la capitale des Arvernes, cette Nemossos nommée
par l’historien grec Strabon. «Le site de Gondole a été très vite
identifi é à un site fortifi é gaulois dès 1560. À Corent , aucun
rempart extérieur, ni traces de militaria n’ont été découverts
alors qu’on est en présence d’une importante cité gauloise. Et à
Gergovie les récentes campagnes de fouilles permettent enfi n
de visualiser sa porte principale.»
Autres lieux en bassin clermontois
Parallèlement, le développement de l’agglomération de
Clermont-Ferrand suscite de très nombreuses fouilles de sauve-
tage aux abords des oppida, qui dévoilent souvent des vestiges
de la fi n de l’âge du fer. Dans ce cadre, Frédéric Trément, spé-
cialiste de l’archéologie rurale, entreprend entre 2005 et 2007,
une vaste prospection dans la plaine de Sarliève, immédiatement
au pied de l’oppidum de Gergovie.
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