MEDITO
A l’université –comme partout ailleurs-, les temps changent.
Et ce sont les étudiants qui façonnent le changement. Mais
comment devenir un artisan d’un avenir différent ?
–Simplement, en incarnant le changement auquel on aspire.
CONVICTIONS
DE
RENAISSANCE
«
M A H D I Y A C I N E R O U I B I
Soyez le changement que vous voulez voir dans le monde ! »,
nous dit M. Gandhi. L’être humain, en spectateur des carences
du monde qui l’entoure, a tendance à accuser les autres et à
leur reprocher de l’avoir fait ainsi. Est-il irréprochable ?! Comment
espère-t-il que le monde change sans que la parcelle du monde qui
subsiste à travers lui ne change ?! Il n’est pas mieux que le Créateur
de ce monde pour nous af�irmer que le changement prend naissance
en nous-mêmes : « Dieu ne modi�ie pas le sort d’un peuple, qu’ils ne
l’aient modi�ié de leur propre chef » (Coran, 11 : 13). Ce verset connu
de tous, est-il néanmoins compris par tous ?! C’est sur un ton de
désolation que beaucoup le ressassent ici et ailleurs, tandis que la
désolation appelle à la désolation. Or, ce verset est un appel à
améliorer notre sort en appelant chaque personne,
individuellement, à devenir meilleure.
Aujourd’hui, les étudiants –que nous sommes- ont besoin de vivre
leur renaissance. Ils ont besoin de la vivre à leur manière, sans qu’on
ne leur impose une ligne de conduite venue tout droit des années
cinquante, après avoir parcouru les venelles d’un monde devenu
obsolète. Ils n’ont d’autre choix que de compter sur eux-mêmes pour
ce faire, et laisser le changement s’opérer en eux-mêmes. Cette
renaissance, la noble pensée d’un étudiant, en troisième année de
médecine, a décidé de nous l’exprimer à travers la présentation d’un
livre intitulé : « conditions de renaissance », de Malek BENNABI (lire
l’article en page 51). Si nous avons pris conscience que cette
renaissance est impérative, le génie de BENNABI parvient à nous
insuf�ler la conviction qu’elle est, en outre, imminente.
Il est important de comprendre, également, qu’écrire un meilleur
avenir nécessite aussi que nous ayons une bonne lecture du passé. Il
devient donc crucial de puiser dans l’expérience de ceux dont la
clairvoyance n’a fait que s’af�irmer avec le temps, à l’instar de
l’érudite personne de monsieur Said CHIBANE (lire l’interview en
page 28).
Le cerveau, thème du présent numéro de ce magazine, n’est pas le
simple réceptacle d’informations prélevées de polycopiés –parfois
verbeux. Il est le lieu de formation de nos idées, et nos idées ne
doivent pas s’éteindre en nous. Notre cerveau ne doit pas être le
cimetière de nos idées, et notre Faculté ne doit plus être le cimetière
de cerveaux…
En�in, « qui que vous soyez, et quelle que soit l’idée qui trotte dans
votre tête, sachez que vous pouvez accomplir de grandes choses… ».
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