Rapport annuel 2024 Compagnons du Devoir | Page 17

LA COMMUNAUTÉ ET LE VOYAGE / 17
PORTRAIT
Pierre Mahé, Alsacien Va de Bon Cœur, Compagnon couvreur
C’ est presque par hasard que Pierre a découvert sa vocation à 25 ans en 2019. Diplômé d’ une école de commerce depuis deux ans déjà, il n’ est pas satisfait de ses premières expériences professionnelles. « Je ne me voyais pas dans un travail de bureau », explique-t-il. Il contacte alors les Compagnons du Devoir de Strasbourg, la ville où il habite, pour se renseigner sur les formations aux métiers du bâtiment. C’ est le conseiller avec qui il discute qui lui parle du métier de couvreur. « Pourquoi pas? », se dit-il. Mais comme l’ année a déjà débuté, Pierre décide de travailler comme manœuvre en attendant la rentrée suivante: « J’ ai été embauché par la deuxième entreprise que j’ ai appelée et c’ était une super boîte! J’ y ai rencontré Nicolas Steinmetz, un passionné de couverture, qui m’ a transmis son goût du métier et ses valeurs ». Le reste de son parcours sera alors évident: Pierre débute comme prévu sa formation chez les Compagnons du Devoir en septembre 2020 et obtient son CAP en un an. Il n’ hésite pas longtemps lorsque son formateur lui parle du Tour de France: « J’ avais déjà

C’ EST UN TRAVAIL UTILE, QUI VA RESTER DES DIZAINES, VOIRE DES CENTAINES D’ ANNÉES!

26 ans, ce qui faisait de moi l’ un des plus âgés à commencer mon Tour, mais je n’ avais pas d’ attaches qui me retenaient et c’ est la meilleure des formations ». Les deux années suivantes, en tant qu’ Aspirant, Pierre va passer par Marseille, Cagnessur-Mer et Vannes, où il sera reçu Compagnon en novembre 2023. Il parle encore avec fierté de son travail de Réception: « J’ ai refait l’ épi et restauré le campanile d’ un petit château breton. C’ est un travail utile, qui va rester des dizaines, voire des centaines, d’ années! » Heureux dans son métier, Pierre trouve aussi au sein de la communauté un rôle de grand frère qui lui plaît bien. S’ il la trouve parfois exigeante et contraignante, la vie en communauté est pour lui une force. Pour ses années de Devoir, Pierre décide ainsi de continuer en tant que Compagnon itinérant. Après un an à Périgueux, où il est chef d’ équipe dans son entreprise, il choisit Paris en 2024. « Et pourquoi pas Notre-Dame de Paris? », se dit-il. Pierre appelle toutes les entreprises qui travaillent sur la reconstruction de la cathédrale et décroche un entretien, qui débouchera sur une embauche: « L’ occasion était trop belle, c’ est un chantier d’ exception! Et quelle fierté pour ma mère! », ditil en souriant. Il explique aussi qu’ il y règne un état d’ esprit bien particulier: « il y a beaucoup de solidarité entre nous, nous faisons partie d’ une grande aventure collective ». En parallèle, Pierre se forme à la création ou la reprise d’ une entreprise, dans l’ objectif de diriger à terme sa propre structure, en Alsace ou en région parisienne. Ce qui l’ anime? « Faire du bon travail », répond-il. Quant à la communauté des Compagnons du Devoir, il y a définitivement trouvé le goût de la transmission: « Ce que j’ aime, c’ est de voir ce qu’ on arrive à faire tous ensemble. Le compagnonnage est vivant! »
Les Compagnons du Devoir et du Tour de France