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Le travail de prospective
Marine Gaudu, pilote du groupe « Devenir du métier de peintre » et Jean-Luc Quesnot, conseiller au Collège des métiers, nous exposent les principes et les outils au service de la prospective chez les Compagnons du Devoir et du Tour de France.
Votre association a environ 80 ans et les métiers qui la composent sont encore plus anciens: pourquoi le travail de prospective est-il encore nécessaire?
Marine Gaudu( M. G.): Nos métiers sont anciens, mais ils évoluent sans cesse: au niveau des techniques utilisées ou des matériaux employés comme, désormais, dans la prise en compte de leur impact environnemental ou encore de l’ apport du numérique. C’ est pour cela que les référentiels de formation évoluent eux aussi. Nous devons être à l’ affût de ces évolutions et bien connaître les besoins actuels ou à venir du marché. Jean-Luc Quesnot( J.-L. Q.): La vocation de notre association est en effet d’ amener les jeunes vers un métier sur lequel ils pourront s’ appuyer toute leur vie. C’ est une grande responsabilité et nous leur devons cet effort de prospective. D’ ailleurs, je crois que si le compagnonnage perdure depuis si longtemps, c’ est justement parce qu’ il a su se remettre en cause à chaque étape du chemin et même anticiper les changements. C’ est vrai pour les métiers comme pour le fonctionnement des Compagnons du Devoir ou encore notre rapport à la société. Finalement, notre tradition c’ est l’ innovation!
Marine Gaudu Pilote du groupe « Devenir du métier de peintre »
Jean-Luc Quesnot Conseiller au Collège des métiers
Vous couvrez de nombreux métiers très différents, quelle forme prend cette démarche de prospective?
J.-L. Q.: C’ est toute la richesse de notre association: nous avons une culture du métier commune mais des métiers très différents et donc des regards et des approches variés sur les sujets. Cette pluralité fait notre singularité. Concrètement, la démarche de prospective est organisée autour de deux pans: le devenir du métier nous permet de nous interroger sur les évolutions d’ un métier en particulier sous tous ses aspects; tandis que le devenir des métiers, que nous avons créé en 1998, nous aide à embrasser des thèmes transversaux pour mieux les comprendre et voir comment ils peuvent influencer nos métiers ou le fonctionnement de l’ association ellemême.
Avez-vous des exemples avec leurs applications concrètes?
J.-L. Q.: Concernant le devenir des métiers, nous fonctionnons par cycles autour de grandes thématiques, dont nous explorons les aspects pendant une année. Nous devons écouter le monde qui nous entoure. En 2021, nous avons
RAPPORT ANNUEL 2021